Résumé de la 111e partie n Quel est ce papier que Mrs Inglethorp a trouvé dans le secrétaire de son mari ? Ceci comportait deux hypothèses ; ou bien son sommeil était feint ce que je ne crois pas, ou bien son inconscience avait été produite par des moyens artificiels. C'est poussé par cette intuition que j'examinai avec beaucoup de soin toutes les tasses à café, me souvenant que c'était Mrs Cavendish qui, la veille, avait porté son café à Miss Cynthia. Je prélevai quelques gouttes de chaque tasse, et les fis analyser sans résultat. J'avais compté les tasses avec soin ; au salon, l'une d'elles avait été déplacée. Six personnes avaient pris le café, et je trouvai en effet six tasses. Je dus reconnaître mon erreur. Puis je découvris que j'avais été coupable d'une grave omission. On avait servi le café à sept personnes et non point à six personnes, car le docteur Bauerstein était venu dans la soirée. Ceci changea l'aspect de toute l'affaire, car maintenant il manquait une tasse. Les domestiques ne remarquaient rien, puisque Annie, la femme de chambre qui avait apporté le café, ne savait pas que Mr Inglethorp n'en prenait jamais, et que Dorcas, qui enleva les tasses le lendemain matin, trouva six tasses comme d'habitude, ou plutôt à vrai dire, elle en trouva cinq, la sixième étant celle qui fut retrouvée broyée dans la chambre de Mrs Inglethorp. — J'étais persuadé que la tasse qui manquait était celle de Miss Cynthia. Et ma conviction se trouvait confirmée par le fait que toutes les tasses trouvées en bas contenaient du sucre, alors que Miss Cynthia n'en prenait jamais dans son café. L'histoire d'Annie au sujet du «sel» trouvé sur le plateau du cacao qu'elle portait chaque soir dans la chambre de Mrs Inglethorp retint mon attention. Je prélevai donc un échantillon de ce cacao et le fis analyser. — Mais le docteur avait déjà pris ce soin, s'écria Laurence. — Pas précisément ! Il avait demandé au chimiste de s'assurer si le cacao contenait ou non de la strychnine. Mais il ne l'a pas fait analyser, comme moi, pour un narcotique. — Pour un narcotique ? — Oui. Voici le rapport du chimiste. Mrs Cavendish a administré un narcotique parfaitement inoffensif mais puissant à Mrs Inglethorp et à Miss Cynthia. Et il est fort probable qu'elle passa un mauvais quart d'heure en conséquence. imaginez quels furent ses sentiments lorsque sa belle-mère est subitement prise d'un malaise et meurt, et qu'aussitôt elle entend le mot «poison !» chuchoté autour d'elle. Elle croyait le narcotique absolument inoffensif ! Mais il est hors de doute que pendant un bon moment affreux elle craignait être responsable de la mort de Mrs Inglethorp. Elle est saisie de panique, se précipite en bas et laisse tomber la tasse de café et la soucoupe de Miss Cynthia dans une grande potiche de cuivre où Mr Laurence les découvrit plus tard. Elle n'osa pas toucher au reste du cacao, car trop d'yeux sont fixés sur elle. Songez à son soulagement lorsqu'on parle de strychnine et qu'elle découvre qu'elle n'est pas, après responsable de la tragédie. (A suivre...)