Fuite - Les habitants de Syrte sont contraints de fuir immédiatement pour éviter les violents combats qui opposent les soldats du CNT aux derniers pro-Kadhafi. Des centaines de civils fuyaient, hier, dimanche, la ville de Syrte assiégée depuis plus de deux semaines par les combattants du Conseil national de transition. La Croix-Rouge s'alarmant d'une situation «désespérée». De nouveaux combats ont eu lieu à Syrte notamment dans le village natal du colonel Kadhafi et les forces du CNT qui tentent de prendre la ville côtière à 360 km à l'est de Tripoli, font face à une résistance farouche des pro-Kadhafi. Des centaines d'habitants fuyaient la zone, entassés dans des voitures chargées de valises et de sacs et débordant de passagers. Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, avait donné vendredi dernier 48 heures aux civils pour quitter Syrte, sans toutefois préciser si ce répit signifiait le lancement d'une vaste offensive. De violents affrontements ont secoué Abou Hadi et des colonnes de fumée s'élevaient de ce village. Selon des combattants pro-CNT, des frappes de l'Otan ont été signalées dans le secteur. «Peu de forces pro-Kadhafi sont encore là-bas. L'Otan nous a demandé de nous retirer», pour pouvoir lancer des frappes dans la banlieue ouest de Syrte, près de l'aéroport, explique un combattant originaire de Benghazi. Imam Mahmoud Hammoud al-Kilani, qui quittait le village avec sa famille a déclaré de son côté que les combattants du CNT leur avaient ordonné de quitter rapidement le secteur. Les forces pro-CNT, positionnées au nord-est de la ville, ont également pilonné à l'arme lourde, notamment à l'aide de chars, le centre de Syrte où se retranchent les combattants pro-Kadhafi. Hichem Khadhraoui, un représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a visité la ville de 70 000 habitants, a affirmé que les blessés et les malades ne pouvaient pas rejoindre l'hôpital à cause des combats et des bombardements de l'Otan. «Plusieurs roquettes ont touché l'intérieur de l'hôpital pendant que nous y étions», a-t-il déclaré déplorant «beaucoup de tirs aveugles de roquettes, de canons antichars et de mitrailleuses». L'origine exacte de ces tirs n'a pas pu être établie, a-t-il ajouté, précisant que l'équipe du CICR avait été «surprise» que l'attaque survienne durant sa visite car «toutes les parties avaient été prévenues». Le CICR a affirmé que les assiégés mouraient par manque de soins de base dû au «manque d'oxygène et de carburant pour le générateur» et que l'hôpital Ibn Sina était privé d'eau, car son réservoir avait été touché. L'influent sénateur républicain John McCain qui revenait d'une visite à Tripoli, a appelé, hier, dimanche, les Etats-Unis à apporter une aide médicale aux milliers de blessés dans le conflit en Libye, arguant du manque de moyens et de compétences médicales dans le pays. «Ils ont eu 25 000 tués, 3 000 mutilés et 60 000 blessés, selon les chiffres de leur gouvernement. Nous devrions les aider», a affirmé le sénateur.