Parcours - Cet hommage concerne deux des grands maîtres de la musique andalouse et hawzie, dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Inscrit dans le cadre du programme «Nouba andalouse, hommage aux maîtres», initié par le département du patrimoine immatériel du comité d'organisation de cette manifestation culturelle internationale qu'abrite Tlemcen, l'hommage prévoit des tables rondes qui seront animées par des spécialistes, dont Nasreddine Baghdadi et Selim El-Hassar, respectivement musicologue et universitaire. Ces tables rondes traiteront du parcours artistique des deux chantres, leur rencontre avec les grands maîtres de la musique andalouse algérienne, ainsi que leur cachet particulier sur le plan vocal et musical, a-t-on indiqué. Des concerts musicaux sont également prévus dans ce cadre avec la participation de l'association Ahbab cheikh Sadek Béjaoui, l'orchestre de cheikh El-Ghaffour et les talentueux Karim Boughazi et Meriem Benallal, deux jeunes chanteurs de Tlemcen. Cheikh El-Ghaffour, né en 1930 à Nedroma, a été remarqué dès son jeune âge par sa belle voix, qui lui a ouvert les portes de la célébrité dans son domaine de prédilection, le hawzi. Après un arrêt durant la Guerre de Libération nationale, Hadj El-Ghaffour reconstitue son orchestre en 1962 juste après l'indépendance et se lance dans l'animation des fêtes de mariage en imprimant un cachet particulier à la musique andalouse, un cachet propre à la ville de Nedroma qui se distingue par des noubas moins académiques que celles de Tlemcen et par des qacidate d'auteurs renommés, à l'instar du cheikh Kaddour Benachour Ezzerhouni. Cheikh El-Ghaffour décrocha sa première distinction en 1969 avec son association El-Moutribia El-Mouahidia lors du Festival de la musique populaire organisé à Alger. Cheikh Sadek Bouyahia, connu sous le nom de Sadek Bédjaoui et jouissant d'une voix puissante et mélodieuse, voit le jour le 17 décembre 1907 à Béjaïa. Il fait ses premiers pas dans le monde de la musique auprès de grands maîtres de l'époque, notamment cheikh Mahmoud Ahaddad, cheikh Boualem Bouzouzou et Si El-Hachemi, qui lui enseignent les principes du chant madih, melhoun et aroubi. En 1934, il voyage à Tlemcen où sa carrière prend une autre allure notamment avec la rencontre du cheikh Larbi Bensari et l'acquisition d'un répertoire musical hawzi plus dense. Cheikh Bedjaoui s'éteint le 5 janvier 1995 laissant derrière lui toute une collection de poésies dans les différents dérivés de la musique andalouse.