Le coup d'envoi d'une exposition sur la «nouba» et l'hommage aux maîtres de la musique andalouse a été donné mardi à la maison de la Culture Abdelkader Alloula de Tlemcen. La cérémonie d'ouverture de cette manifestation, organisée dans le cadre de l'événement international «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», a été présidée par la secrétaire générale du ministère de la Culture, Mme Djahdou Dalila, avec la participation d'intellectuels, artistes et spécialistes du registre andalou. Cette exposition a pour objectif de retracer certaines périodes marquantes de l'histoire de la musique andalouse, a indiqué la chef du département du patrimoine immatériel et chorégraphique de l'événement «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», Mme Zahia Bencheikh El-Hocine. Cette manifestation, a-t-elle ajouté, met en exergue les couleurs, les genres et les instruments de musique qui ont vu le jour en Andalousie avant de faire leur apparition dans les différentes villes du Maghreb. Pour Mme Bencheikh El-Hocine, cet événement culturel se propose également d'offrir aux spécialistes et chercheurs un cadre d'échange et de débat autour du patrimoine musical andalou, plusieurs rencontres étant programmées à cet effet. Il est prévu jusqu'au 17 novembre prochain la tenue de tables rondes ainsi que l'organisation d'un hommage à une dizaine de maîtres de ce genre de musique savante dont le parcours a été consacré à la préservation et à la valorisation du patrimoine musical au niveau des écoles de Tlemcen, Alger et Constantine. Ce rendez-vous culturel constitue une opportunité pour la mise en relief de collections de livres, de documents et d'enregistrements dédiés aux maîtres du genre. Selon la responsable du département, il s'agit d'enregistrements inédits, désormais mis à la disposition des spécialistes, des chercheurs et des amoureux de la musique andalouse. Par ailleurs, M. Amine Benkalfat et le professeur et chercheur Nasreddine Baghdadi, spécialistes dans la musique classique, ont animé une table ronde en l'honneur de cheikh Larbi Bensari et de son fils Redouane. Cheikh Larbi Bensari (1863-1964) est considéré comme un symbole dans l'histoire artistique et musicale moderne de Tlemcen car ayant occupé durant 80 ans la scène de la musique andalouse en Algérie et au Maghreb. Il participa à plusieurs manifestations internationales pour représenter l'Algérie, comme au 1er Congrès international de la musique arabe, organisé en 1932 au Caire. Son fils Redouane (1914-2002) jouissait d'un grand talent en interprétant la «nouba» et les différentes «maqamat», attirant ainsi l'admiration d'Oum Keltoum lors de la tenue du Congrès de la musique arabe précité. Selon les deux conférenciers, l'expérience de Redouane dans la chanson andalouse consiste «dans le transfert du concept traditionnel ancien vers un autre plus créatif et plus riche en émotions». Après la présentation des enregistrements et des publications sur ces deux grands maîtres, un concert musical a été animé par l'orchestre local Ahbab Cheikh Larbi Bensari.
