Formation - Une vingtaine d'artisans et restaurateurs du vieux bâti de la vallée du M'zab ont participé à un atelier de formation sur les techniques des mortiers et enduits à la chaux traditionnelle. Initié dans le cadre du programme Euromed Héritage (IV), financé par l'Union européenne, et du projet Montada portant sur la réhabilitation et la promotion de l'architecture traditionnelle du Maghreb, par l'Office de la protection de la vallée du M'zab (Opvm), cet atelier de formation pratique et théorique vise à «se réapproprier les techniques de mise en œuvre de ce matériau traditionnel authentique et adapté au climat de la région», ont indiqué les organisateurs. Encadré par un expert formateur français de l'école d'Avignon, spécialisée dans la réhabilitation du vieux bâti, cet atelier, le premier du genre, permet d'inculquer aux jeunes artisans et autres restaurateurs du bâti ancien les techniques de production du mortier à la chaux vive et le sable d'oued, jadis utilisé par les premiers habitants de la région dans l'édification des ksour de la vallée du M'zab. Par cet atelier de quatre jours, les responsables de la culture de la wilaya de Ghardaïa espèrent sensibiliser les jeunes entrepreneurs de la région sur la généralisation de l'utilisation des matériaux locaux dans la construction, afin de diminuer l'utilisation massive du mortier de ciment dans la restauration du tissu urbain traditionnel. L'utilisation de la chaux comme mortier dans la construction, le traitement des sols, l'étanchéité et la décoration est très répandue dans la vallée du M'zab depuis plus de mille ans, date d'édification d'El-Atteuf, premier ksar du M'zab, signale-t-on. De haute valeur esthétique et thermique, cette technique d'utilisation de la chaux dans le mortier est délaissée de plus en plus au profit du ciment et du béton. La vallée du M'zab avec ses ksour fortifiés qui se caractérisent par une structure architecturale typique avec des formes simples et des matériaux locaux, est considérée par de nombreux spécialistes comme un «haut lieu» de leçons d'architecture témoignant de l'ingéniosité des bâtisseurs de ces œuvres et d'une civilisation millénaire à préserver. Les habitations traditionnelles de cette vallée, classée patrimoine universel, construites à base de matériaux traditionnels locaux très prisés par les urbanistes, architectes et touristes, nécessitent des réhabilitations en utilisant les mêmes techniques anciennes, signale-t-on. Le projet Montada, mis en œuvre dans trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie), vise à promouvoir le patrimoine traditionnel bâti en renforçant son identité, par sa réappropriation par les populations, rappellent les organisateurs de cet atelier de formation.