Faut-il ranger Platoon, Apocalypse Now et Il faut sauver le soldat Ryan dans les tiroirs ? La guerre que livrent les Etats-Unis en Irak n?a laissé aucun des acteurs, réalisateurs et producteurs de la «machine» Hollywood sans réaction. L?Italo-Américain Martin Scorsese, père spirituel du Parrain, Robert Redford rendu célèbre par le pétillant les Trois jours du condor et Kevin Spacy, le diable personnifié dans le monumental Usual Suspects, ont rejoint le «front du refus» et espèrent faire de Hollywood, connue pour son rôle crucial de véhiculer la philosophie de l?american way of life, une boîte d?enregistrement pour le refus de la guerre. S?il est vrai que les grands noms du cinéma américain trouvent là une aubaine pour la promotion de leurs dernières productions, comme c?est le cas du film Gangs of New York, de Scorsese, il est tout aussi vrai qu?en tirant sur la sonnette d?alarme, ses stars adulées savent pertinemment qu?ils auront beaucoup de mal à faire passer leur cause, car comme l?estiment d?éminents universitaires américains «malgré l'attention obtenue auprès des médias, Hollywood n'a pas beaucoup d'influence sur l'opinion publique». Pis encore, la bande à Scorsese a en face d?elle un parterre d?artistes pro-Bush. Tom Cruise, le beau gosse de Top Gun et Steven Spielberg, l?homme qui, avec John Lucas, a dorloté l?Amérique tantôt avec Jurassic Park, tantôt avec la Guerre des étoiles, sont au premier rang. L?on est donc loin de l?époque de Muhammed Ali, de Sidney Poitiers, de Barbara Streisand et des «titans» de Woodstock?