Evénement - Gaza se préparait ce mardi à accueillir en grande pompe près de 300 prisonniers libérés en échange du soldat israélien Gilad Shalit, dans une liesse populaire rarement vue depuis la prise de contrôle du Hamas il y a quatre ans. Le convoi de prisonniers palestiniens libérés par Israël est arrivé en fin de matinée en Egypte pour se rendre dans la ville de Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza. Dans le terminal frontalier, des centaines de proches des détenus et des dignitaires, dont le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, attendaient leur arrivée. «Je ne peux pas exprimer mes sentiments, c'est le plus beau jour de notre vie», déclare Hamdiya al-Sinwar, sœur de Yehia Sinwar, un des chefs militaires du Hamas, qui avait pris place dans un des bus. «Merci à la résistance et au Hamas», dit-elle, «Ma mère rêvait de revoir Yehia, mais hélas elle est morte il y a sept ans.» Azmi Ferwana, père de Mohammad Ferwana, un membre de l'Armée de l'Islam, tué lors de l'enlèvement de Gilad Shalit, est arrivé le premier au terminal. «Je suis fier du martyre de mon fils dans l'opération et je considère tous les prisonniers libérés aujourd'hui comme mes fils», confie-t-il. Pour Oum Ahmad al-Saïdi, dont un fils doit être libéré ce mardi tandis qu'un autre reste en détention, «la libération de nos fils prisonniers était un rêve lointain et inaccessible qui s'est réalisé par la main de la résistance». «Mon fils Awad ne figure pas dans l'accord mais je suis heureuse et confiante dans le fait qu'il reviendra un jour prochain et sortira avec tous les prisonniers», ajoute-t-elle. «Nous remercions le Hamas et la résistance qui ont amené la joie dans nos cœurs», approuve Imane Abou Hasna, 32 ans, sœur de Iyad Abou Hasna, qui a purgé 23 ans de sa condamnation à 30 ans de prison pour appartenance à la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzeddine al-Qassam et son implication dans des attaques contre des Israéliens. Des milliers de personnes attendaient le long de la route conduisant au terminal de Rafah, l'arrivée du convoi qui doit remonter triomphalement jusqu'à la ville de Gaza. Interviewés dans le bus du côté égyptien par les médias égyptiens, plusieurs des prisonniers libérés ont «remercié le Hamas et la résistance». Certains brandissaient des Corans devant les caméras, d'autres parvenaient difficilement à avaler leurs larmes et cacher leur émotion. Toute la soirée, les haut-parleurs des mosquées ont appelé la population à venir participer aux célébrations officielles de la «victoire de la résistance» sur la place de la Katiba à Gaza, où une vaste estrade et des milliers de chaises ont été installés. La foule se pressait tôt ce matin sur la place pour accueillir les prisonniers. A la tribune a été tendu un portrait géant du chef spirituel du Hamas, cheikh Ahmad Yassine, assassiné en 2004 par l'armée israélienne.