La cause des travailleurs licenciés de l'hôtel et leur conseil syndical bénéficient du soutien et de la solidarité pas seulement de la centrale syndicale et des différentes organisations, mais aussi d'une large frange de la société civile. Ils étaient en effet plus d'un millier de cadres syndicaux, d'hommes politiques et de représentants de la société civile à se rassembler ce matin à l'intérieur de l'hôtel pour soutenir leurs revendications. L'union locale d'Alger-Centre de l'Ugta (ULAC/Ugta) a pris ce matin le relais du conseil syndical de l'hôtel El-Aurassi qui revendique la réintégration des syndicalistes et des 105 travailleurs licenciés tout en étant en grève depuis 43 jours. Ils étaient plus d'un millier de cadres syndicaux, d'hommes politiques et de représentants de la société civile à se rassembler à l'intérieur de l'établissement hôtelier pour revendiquer la reconnaissance du partenaire social, qu'est le conseil syndical démocratiquement élu le 05 mai dernier, l'ouverture de négociations en vue d'une prise en charge des problèmes socioprofessionnels des travailleurs et bien sûr, la réintégration «sans conditions» des travailleurs licenciés. Des dizaines de banderoles étaient accrochées sur les grilles de l'hôtel, toutes hostiles à la direction de cet établissement hôtelier. «Dégage» est le mot d'ordre phare de ce rassemblement. «Nous sommes un océan, attention au tsunami», est aussi un autre slogan scandé par un millier de poitrines. Cette opération de force qui se veut «pacifique», selon Arezki Azmedroub, secrétaire général de l'Ulac/Ugta, «est notre façon à nous de répondre aux provocateurs du monde du travail. Mais cela ne signifie pas non plus une faiblesse de l'organisation. Aujourd'hui nous lançons une mise en garde aux responsables de cet établissement avant de passer la vitesse supérieure. Ce message est valable aussi pour tous ceux qui s'entêtent à vouloir marginaliser les représentants des travailleurs», menace notre interlocuteur au moment de répondre au téléphone à Sidi Saïd. «Le secrétaire général de l'organisation suit de près notre mouvement», dit-il ensuite. Le secrétaire général de l'Ul de Rouiba, Mokdad Messaoudi, abonde dans le même sens. «C'est le début d'une longue lutte, d'une guerre contre les malfrats qui veulent ternir le visage de l'organisation et toucher à la dignité des travailleurs. L'Ugta n'est pas faible. Nous aurons le dernier mot, n'en déplaise aux rentiers», dit-il. C'est le même son de cloche auprès du secrétaire général de la Fédération de l'hydraulique, du secrétaire général de l'Ul/Ugta de Dar El-Beïda et des conseils syndicaux du port d'Alger, de la Snvi de Rouiba, l'Encg, la Seaal et bien d'autres encore. L'association Moubadarat 24 février, s'est également jointe au mouvement. Son représentant, Djillali Belhadj, se dit prêt à toute action dans l'intérêt du monde du travail. «Non à la hogra», est le slogan de cette association à l'occasion de ce mouvement de protestation. «L'administration n'a toujours pas compris qu'il lui est impossible de nous mettre sous sa botte. Ce ne sont pas non plus les citations en justice sous de fausses accusations qui vont nous faire plier l'échine», déclare pour sa part Noureddine Akkou, secrétaire général du Conseil syndical de l'hôtel El-Aurassi. «La solution au conflit est simple. Il suffit que l'administration daigne se mettre autour d'une table pour discuter les problèmes des travailleurs et de l'établissement qui est notre source de revenu», ajoute notre interlocuteur qui exhibe une citation à comparaître pour demain au niveau du tribunal de Sidi M'hamed. «Après avoir été débouté à deux reprises, le P-DG, s'entête avec l'argent de l'établissement à vouloir prouver l'illégalité de notre mouvement qui repose sur les lois de la République», ajoute M. Akkou. C'est aussi plus de 600 motions de soutien et télégrammes émanant de plusieurs conseils syndicaux qu'exhibe notre interlocuteur. - Ce rassemblement intervient après la mise en garde lancée par le patron de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd lors de la rencontre avec les responsables des différentes fédérations. Pour rappel, il avait menacé ouvertement les responsables de plusieurs entreprises qu'il désigne de «Zapata», entre autres, ceux de l'hôtel El-Aurassi de fermeture des portes «s'ils persistaient à faire la sourde oreille aux revendications de l'organisation doyenne des travailleurs». - Au moment où nous mettons sous presse, des dizaines de voitures et d'autobus continuent de déverser une importante masse humaine de syndicalistes, particulièrement des zones industrielles de Rouiba, Réghaïa et Oued Smar, sous le regard des services de l'ordre.