Procédure - Le corps de l'ex-leader libyen exposé depuis vendredi dans une chambre froide à Misrata, a été enterré dans la nuit d'hier dans un «endroit secret» au terme d'une cérémonie religieuse, selon un membre du Conseil militaire de Misrata. Les corps de Mouatassim Kadhafi, son fils, et de l'ex-ministre de la Défense Abou Bakr Younès Jaber, exposés à ses côtés depuis plusieurs jours, ont été inhumés également «dans la nuit près de lui», selon la même source qui a requis l'anonymat, confirmée par un autre membre du Conseil militaire. Selon des gardes postés à l'entrée du marché des faubourgs de Misrata (215 km à l'est de Tripoli), où les dépouilles étaient exposées, un convoi de quatre ou cinq véhicules militaires a emporté les corps tard hier soir vers un lieu inconnu. Trois dignitaires religieux, partisans de Mouammar Kadhafi, ont prié et procédé à une cérémonie religieuse avant l'inhumation, selon le membre du Conseil militaire. Deux fils de l'ex-ministre de la Défense, emprisonnés mais amenés là pour l'occasion, ainsi que son père étaient présents à la levée des corps, selon la même source. «J'ai vu le permis d'inhumer. Il indiquait que Kadhafi avait deux blessures par balles, une à la tête, une dans la poitrine, et qu'il portait les cicatrices d'opérations chirurgicales anciennes, une à la nuque, deux à l'estomac et une à la jambe gauche», a précisé encore cette source. Les nouvelles autorités libyennes affirment que l'ancien dirigeant a été tué d'une balle dans la tête lors d'un échange de tirs. Mais des témoignages et les vidéos tournées au moment de son arrestation laissent penser que l'ancien dirigeant a pu être victime d'une exécution sommaire. Le médecin ayant pratiqué l'autopsie, le docteur Othmane el-Zentani, s'est borné à déclarer dimanche dernier que Mouammar Kadhafi avait été «tué par balles». Le leader cubain Fidel Castro a dénoncé hier un «assassinat», tandis que la veuve de M. Kadhafi et plusieurs organisations, dont l'ONU, appuyée par les Etats-Unis, ont réclamé une enquête. «Pour répondre aux requêtes internationales, nous avons commencé à mettre en place une commission chargée d'enquêter sur les circonstances de la mort de Mouammar Kadhafi dans l'accrochage avec son entourage au moment de sa capture», a déclaré hier M. Abdeljalil. Le chef du CNT, ancien ministre de la Justice de M. Kadhafi, a aussi assuré que les Libyens auraient voulu que l'ancien dirigeant soit jugé et qu'il «se sente aussi humilié que possible», estimant que «ceux qui avaient intérêt à cette mort rapide étaient ceux qui le soutenaient».