Arouj, qui a échoué une seconde fois en essayant de reprendre Béjaïa aux Espagnols, décide de rester sur les côtes algériennes. Il va passer l'automne et l'hiver à Jijel. Cependant, la sécheresse ayant frappé la région, la population connaît la famine. Arouj décide alors de reprendre la mer dans l'espoir de rencontrer quelque navire ennemi transportant des céréales. La chance va lui sourire puisque, en quelques jours seulement, il parvient à enlever trois vaisseaux qui transportent des céréales de Sicile vers l'Espagne. La flotte retourne triomphante à Jijel. «Qu'on distribue le blé à la population !», ordonne Arouj. Ce geste de générosité va droit au cœur des habitants qui souffraient beaucoup de la faim. Il va aussi valoir à son auteur l'admiration et le respect de tous qui, naturellement, le prennent pour roi. Cette année-là, Arouj va faire la guerre au roi de Koukou dont la capitale se trouvait au cœur du Djurdjura et dont il redoutait les ambitions. Il parvient à le battre et même à le tuer. Mais il ne pousse pas loin son avantage, il n'essaye pas de conquérir la montagne. En fait, le destin va l'appeler ailleurs. En ce début de l'année 1916, les habitants d'Alger, lassée de la menace que les Espagnols font peser sur leur ville, l'appellent à leur secours.