Le roi de la ville conquise qui descend des montagnes où il s'est réfugié, lui apporte des renforts ainsi que des vivres. Il arrive devant Béjaïa, prend la tour qui garde la ville, contraignant les Espagnols à se réfugier dans la ville. Arouj se heurte à une grande résistance et ne parvient pas, comme il le pensait, à prendre la ville du premier coup. Il doit mettre le siège et les jours vont passer sans que la résistance de l'ennemi faiblisse. Et voilà que les Espagnols reçoivent des renforts du roi d'Espagne. Arouj subit des pertes et doit se retirer pour la deuxième fois. Selon le chroniqueur espagnol, Diego de Haëdo, le Turc aurait été lâché par les hommes de Abderrahmane El-Hafsi, le roi de Béjaïa : ceux-ci étaient pour la plupart des paysans et comme les premières pluies d'automne commençaient à tomber, ils voulaient retourner chez eux pour les labours. Quoi qu'il en soit, cette année-là et en dépit des efforts consentis, Béjaïa ne sera pas libérée. Arouj pense d'abord retourner à Tunis, mais il change d'avis et opte pour un autre port, non loin de Béjaïa : Jijel. C'est une petite ville, mais son port est bien protégé et ses habitants, qui connaissent la réputation du Turc, l'accueillent chaleureusement. La ville est aussi convoitée par les Espagnols, Arouj pouvait assurer sa protection.