Objectif Un rendez-vous annuel qui permet de faire le bilan et l?inventaire de nos valeurs et de nos biens culturels. C?est une saison durant laquelle les institutions culturelles, comme les musées, les centres ou maisons de culture, ainsi que tout organe ?uvrant pour la vulgarisation de la culture dans ses différents aspects, et formes d?expression, portent à la connaissance du public, à travers des expositions et des conférences, la richesse et la diversité du patrimoine national, tant matériel qu?immatériel. Le mois du patrimoine, un mois de sensibilisation, s?avère également une occasion pour les conservateurs et les professionnels d?inventorier nos biens et nos valeurs culturels, et d?établir, en conséquence, un constat sur leur état actuel et, par ailleurs, de leur fixer de nouvelles stratégies de conservation et de réhabilitation afin de mieux les mettre en valeur et de mieux les exploiter. Il se trouve que la question du patrimoine en Algérie n?en demeure pas moins une problématique non encore délibérée, entièrement acquise. Car jusqu?à maintenant, le patrimoine, tel qu?il doit être défini et estimé, n?est pas réellement pris en considération. Il est dévalué, négligé. Toutefois, nous assistons depuis quelque temps à une prise de conscience de la part des pouvoirs publics se traduisant par une volonté politique de prendre en charge notre capital culturel, mais cela reste plus une prise de conscience, qu?une volonté seulement formulée par des décrets et des discours ou encore par quelques actions timidement entreprises. Et même si l?Etat algérien s?est doté, depuis l?indépendance, d?outils et de structures pour la conservation, la restauration et la protection du patrimoine, il n?en demeure pas moins que ce dernier reste exposé à la déperdition. Si notre patrimoine culturel, tant matériel qu?immatériel, est dans un état critique et tend à se détériorer, c?est parce que les politiques n?ont pas une bonne connaissance de la chose. Pour eux, la notion du patrimoine reste encore abstraite. Même si des textes ont été prévus pour la protection du patrimoine, il y a un dysfonctionnement dans l?application. D?abord, les énergies sont dispersées, ensuite il n?y a pas une bonne connaissance de la notion du patrimoine de la part des politiques ; et, enfin, l?absence d?une volonté politique agissante ?uvrant dans la préservation et la restauration du patrimoine, fait que notre héritage culturel est négligemment dépensé. C?est qu?il faut faire d?abord, c?est de créer une grande instance, une institution indépendante, dont la tâche principale consiste à mettre en valeur, d?une manière permanente, notre patrimoine culturel. Il ne faut plus que toutes les organisations culturelles, comme les musées ou encore l?Agence nationale d?archéologie et de protection de sites et monuments historiques, dépendent directement du ministère de la Culture et de la Communication. Autrement dit, il faudrait envisager une autre tutelle pour le patrimoine.