Deux hommes ont été tués par balles lors de nouvelles manifestations de chiites dans l'est de l'Arabie saoudite, portant à quatre le nombre de tués depuis le début de la semaine, ont annoncé, ce jeudi matin, des sources officielles et médicales. Selon le ministère de l'Intérieur, les deux hommes ont été tués lors d'échanges de tirs, hier, mercredi, au cours des obsèques de deux chiites décédés les jours précédents, à Qatif, dans la province orientale du royaume. Neuf personnes, dont deux policiers et une femme, ont également été blessées lors d'échanges de tirs pendant ces manifestations, selon le communiqué diffusé par l'agence officielle SPA. Le communiqué met en cause «des criminels non identifiés» qui se sont «infiltrés» parmi les manifestants. Le ministère a affirmé que «plusieurs barrages et véhicules des forces de sécurité sont la cible, depuis lundi dernier, de tirs de façon de plus en plus fréquente», ajoutant que les forces de l'ordre «font preuve autant que possible de retenue». Le communiqué a accusé les assaillants «d'exécuter des complots étrangers» et appelé les habitants de la région chiite de Qatif à ne pas se laisser entraîner dans ce complot. Des sources médicales dans la région ont confirmé que deux chiites avaient été tués par balles lors de manifestations, hier, mercredi. La manifestation s'est produite après les obsèques de deux jeunes chiites. Dans un geste d'apaisement, les autorités saoudiennes ont décidé de former une commission d'enquête sur la mort des deux personnes, a déclaré un dignitaire chiite. La localité d'Awamiya avait été le théâtre de troubles début octobre dernier, lorsque 14 personnes, parmi lesquelles 11 policiers, avaient été blessées au cours d'affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants. Les autorités avaient accusé des «fauteurs de troubles» d'être à l'origine de ces violences et d'agir «à l'instigation d'un pays étranger», allusion faite à l'Iran. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, a accusé l'Iran de continuer à «s'ingérer dans les affaires internes des pays de la région». La majorité des deux millions de chiites saoudiens vivent dans la province orientale riche en pétrole et se plaignent d'être marginalisés.