Elections - Le score des islamistes et le taux de participation vont constituer les principaux enjeux. Le Parti Justice et Développement, deuxième force politique au sein du Parlement marocain, est une formation islamiste modérée qui pourrais pour la première fois accéder au pouvoir. Encouragé par la forte poussée d'Ennahda en Tunisie, le PGD table sur une victoire aux législatives de demain vendredi, qui lui permettrait d'entrer pour la première fois au gouvernement, mais le pari n'est pas gagné d'avance. Surfant sur la montée en puissance de l'islam politique dans une zone qui va de la Turquie à la Tunisie, le PJD aspire plus que jamais à diriger le futur gouvernement. La nouvelle Constitution oblige le roi à nommer le Premier ministre au sein du parti qui aura obtenu le plus grand nombre de sièges au parlement. Quelques mois après une réforme constitutionnelle initiée par le roi Mohamed, massivement approuvée par référendum le 1er juillet, dernier, les législatives auxquelles 13 millions de Marocains sont appelés à participer, vont permettre aux forces politiques une trentaine de partis sont en lice de mesurer enfin réellement leur poids respectif. Le taux de participation est le deuxième enjeu de ce scrutin, soulignent les Observateurs. Comme beaucoup de marocains, les habitants du Moyen Atlas comptent s'abstenir aux élections législatives de demain. La plupart des habitants de Tiddas, ce village de montagne de 3.500 habitants à 100 km à l'est de Rabat se disent indifférents et parlent d'abstention aux législatives qui ne changeront pas, pensent-ils, leur quotidien difficile. Le Mouvement du 20 février, qui revendique des changements politiques profonds au Maroc, a pour sa part réitéré son appel au boycott de ces élections i. Les législatives «visent à légitimer un régime non démocratique, résultat d'une constitution qui ne consacre même pas le principe de séparation des pouvoirs»,a-t-il précisé. «Les symboles des années noires de l'histoire du Maroc continuent d'occuper des postes de haute responsabilité, et la corruption et les méthodes mafieuses rongent tout le pays», selon les militants de ce mouvement né dans le tumulte du Printemps arabe et composé de cybermilitants indépendants, d'islamistes et de partis de gauche.