Un groupe de salafistes, réclamant l'inscription d'étudiantes en niqab et la non-mixité dans les classes, ont perturbé les cours et campaient hier devant le bureau du doyen de la faculté de lettres de La Manouba. Selon le doyen, les salafistes, vêtus comme des Afghans, étaient quelques dizaines et ont déjà interrompu dans la matinée un cours dans le département d'anglais. «Ils réclament l'inscription des filles en niqab, une salle de prières dans l'enceinte du campus, la non-mixité des cours, l'interdiction pour des femmes d'enseigner à des étudiants hommes, et vice-versa», a-t-il indiqué. Des incidents similaires à celui qui a eu lieu lundi à la Faculté des lettres de la Manouba se sont multipliés au cours des dernières semaines. Début octobre, des salafistes avaient envahi la Faculté des lettres de Sousse pour protester contre le refus d'inscription d'une étudiante en niqab, et le doyen avait reçu des menaces de mort. En novembre, des étudiants ont tenté d'imposer la non-mixité à la cantine scolaire de l'université de Gabès (sud). D'autres incidents tels que des professeures insultées en raison de leur tenue vestimentaire ou des cours de dessin empêchés car les représentations sont proscrites par l'Islam ont été rapportés dans la presse.