Notes - Les planches de l'auditorium du Palais de la culture Moufdi-Zakaria ont vibré, jeudi, aux rythmes de la musique classique universelle. L'honneur est revenu au trio Tytus Wojnowicz – un ensemble polonais – de marquer la soirée d'ouverture du Festival international du musique symphonique. Le récital dont il a merveilleusement gratifié l'assistance, se composait de pièces puisées dans le répertoire classique universel, à savoir des compositions de Frédéric Chopin et de Francis Poulenc. C'est ainsi que l'ensemble polonais (Tytus Wojnowicz au hautbois, Leszek Wachnik au basson et Bartosz Bednarczyk au piano) a interprété, tout d'abord, un premier mouvement, le trio Opus 8 (Frédéric Chopin), puis, enchaîné, par un deuxième mouvement, le trio opus 43 (Francis Poulenc). Cela pour mettre le public dans l'ambiance, créant un environnement favorable à la détente, à l'élévation et à l'évasion. La rêverie sentimentale était alors au rendez-vous. L'interprétation musicale de l'ensemble polonais se voulait juste et titillante ; et dans un jeu aussi bien composé qu'entraînant, le trio s'est distingué avec autant d'inspiration que de volubilité musicale. A la fois éloquent et plaisant, le jeu évoluait naturellement, suivant un cheminement équilibré. Le mouvement était harmonieux, distingué, soigné et habile. Il s'exprimait avec ampleur. Il était retentissant. Le trio a su, l'instant d'un récital, subjuguer le public qui, capturé par tant de sensibilité, s'est laissé intentionnellement transporter dans de profondes et d'authentiques rêveries. Il a étalé dans un style tout aussi mesuré que délicat la classe et la profondeur des notes exécutées avec aisance et noblesse. Plus tard, l'Orchestre symphonique national dirigé par le Maestro Zahia Ziouani, a entamé son programme musical avec «une fantaisie sur des airs polonais» de Frédéric Chopin avant d'enchaîner avec une pièce de Vincenzo Bellini.Son répertoire comprenait également ‘Djurdjura', une pièce musicale algérienne signée Abdelwahab Salim, et une autre de Maurice Ravel, ‘Le boléro', avant d'achever la soirée avec une belle pièce de Leonard Bernstein, ‘West Side Story'. Tout comme l'ensemble polonais Tytus Wojnowicz, qui est, rappelons-le, l'invité d'honneur du festival, l'Orchestre symphonique national – composé de musiciens espagnols, polonais et français réunis pour la circonstance comme ce fut le cas lors des précédentes éditions – s'est illustré dans une démonstration musicale pleine de joliesse, de sensibilité et de fraîcheur. On décelait dans chaque note, dans chaque sonorité de l'éclat, de la délicatesse de l'orchestration, donc de l'élégance et du style. On y décelait de l'esthétique et de la poésie tant la rythmique et la mesure se révélaient courtoise. Les accords purs, voire cristallins abondaient tantôt sensuellement tantôt furieusement dans une euphorie scintillante. Cela juste pour dire que le jeu s'avérait fin et pointilleux, donc vrai. Zahia Ziouani et ce, comme à son accoutumée, a su, le temps d'une représentation, démontrer, voire illustrer toute la vigueur et la sensibilité de la musique classique universelle, attirant ainsi l'attention de l'auditoire, visiblement ravi. Son jeu était simplement vibrant, saillant. Elle a alors offert aux uns comme aux autres une écoute musicale précise et de qualité. Elle a dirigé avec brio l'ensemble symphonique – pas moins de soixante musiciens tous instruments confondus – qui a littéralement occupé la scène.