Souci - Beaucoup d'étudiants en fin de cycle ont beaucoup de mal à trouver des enseignants encadreurs pour les prendre en charge dans leurs travaux de recherche et leurs mémoires de fin d'études. Cette situation est vécue par de nombreux étudiants dans plusieurs départements à travers plusieurs universités notamment les plus grandes et qui comptent le plus d'étudiants. Dans certains départements, et pour combler le manque en matière d'encadrement, on fait appel aux enseignants vacataires dont la plupart sont constitués d'étudiants en Magistère. Ceux-ci ne donnent pas seulement des cours, mais ils assurent même l'encadrement des travaux de recherche des étudiants en graduation, c'est-à-dire au niveau de licence. Un phénomène qu'on ne trouve pas dans les pays développés, mais qui a fini par être banalisé dans de nombreux départements de nos universités. Ce phénomène est signalé surtout dans les nouveaux départements notamment dans le domaine des sciences humaines et sociales. Par exemple, à l'université de Tizi Ouzou, beaucoup d'étudiants et d'enseignants confirment ce manque flagrant d'encadreurs notamment les spécialisés. A la faculté des sciences politiques et de l'information de l'université d'Alger 3, si on ne trouve pas des vacataires qui encadrent des travaux de recherche, on signale, néanmoins, un manque flagrant en matière d'encadrement des centaines d'étudiants qui préparent leurs mémoires de fin d'études. Et pourtant cette faculté est parmi les plus anciennes d'Algérie. A ce propos , Samia, étudiante en quatrième année en sciences de l'information et de communication témoigne : «J'ai formulé plusieurs demandes à des enseignants afin de m'assurer un encadrement pour mon travail de recherche, en vain, toutes mes demandes ont été refusées. Et à chaque enseignant, ses raisons. Il y a ceux qui m'ont dit qu'ils avaient un nombre important d'étudiants à encadrer, d'autres ont avancé le motif qu'ils sont spécialisés dans d'autres domaines et ne peuvent pas m'encadrer dans une recherche dont le thème ne s'inscrit pas dans leurs spécialités et leurs domaines de recherche». Jusque-là, notre étudiante, semble convaincue par les raisons avancées par ces enseignants, mais ce qui la déçoit et surtout «l'attriste» c'est l'attitude de certains enseignants ayant le titre de docteur ou de professeur qui refusent tout simplement d'encadrer les étudiants en graduation sans vraiment avancer un argument convaincant. A ce propos, notre interlocutrice fulmine : «Un enseignant ayant un grade de professeur m'a dit clairement qu'il n'encadre pas les étudiants préparant une licence, il préfère les étudiants en post-graduation, c'est-à-dire les étudiants en magistère et doctorat, il m'a dit cela avec un air un peu moqueur, et j'ai senti qu'il me méprisait comme si je ne méritais pas d'être encadrée par un docteur ou un professeur, j'ai été très déçue et angoissée par cette réaction de ce professeur qui, pourtant nous enseigne en cours, mais refuse d'encadrer les étudiants en licence, car tout simplement, il a un complexe de supériorité.»