Rendez-vous - C'est jeudi soir que le coup d'envoi de la 5e édition du Festival d'Oran du film arabe (Fofa) a été donné au Centre des conventions. Au programme de cette soirée inaugurale, un spectacle de danses folkloriques et populaires. Ensuite, un hommage a été rendu à quatre professionnels arabes du 7e art, à savoir l'actrice Farida Saboundji, le réalisateur Mohamed Slim Ryad, le spécialiste en films documentaires, Noureddine Adnani, tous les trois d'Algérie, ainsi que l'actrice tunisienne Fatima Ben Saaidan. L'ouverture du festival a été aussi marquée par la projection du film tunisien ‘Le stade', signé Ala Eddine Slim. Le film raconte l'histoire d'un supporter, qui, en rentrant chez lui après la défaite de son équipe de football, fait une rencontre insolite : un vieux chien. Tous deux vont passer une nuit peu ordinaire dans la ville de Tunis. Par ailleurs, le coup d'envoi de la compétition des longs métrages a été donné hier, vendredi, à la salle de cinéma Saada, avec la projection du film marocain ‘Andalousie mon amour'. Le film, réalisé par le jeune cinéaste Mohamed Nadif, traite du phénomène de «harga» (émigration clandestine), mettant en scène deux jeunes étudiants qui tentent d'atteindre clandestinement les côtes espagnoles à bord d'une barque. Ce long métrage pose des questionnements sur le fondement des rêves de la jeunesse marocaine, qui, selon le réalisateur, aspire à un avenir meilleur et court constamment vers «le paradis perdu». En outre, le film ‘Boustan Tilimssen' (Jardin de Tlemcen) a inauguré, dans la même journée, la compétition des documentaires à la salle de cinéma Maghreb d'Oran.Réalisé dans le cadre de la manifestation culturelle «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011» par Hafid Bensalah, ce film documentaire de 52 minutes se veut un hommage à des savants ayant foulé le sol de cette ville à travers les différentes époques (andalouse, zianide, mouahidine, mourabitine) et à leur apport à la science aux arts et à la religion, contribuant ainsi au rayonnement de la culture arabo-musulmane. La journée d'hier a été également marquée par le coup d'envoi de la compétition de la section du court métrage qui a été donné à la cinémathèque, avec la projection de trois films : ‘Kâa el-bir' (Le fond du puits) du Tunisien Benhassen Mohamed Moeiz, ‘Demain Alger' de l'Algérien Amine Sidi Boumedienne et enfin ‘Hawass' (Sens) de l'Egyptien Mohamed Ramadan. La surprise est venue du jeune réalisateur égyptien qui a abordé les thèmes de la frustration, de la solitude, de la souffrance et de l'amour à travers la relation d'une infirmière garde-malade et Youssef, un patient, plongé dans un coma profond depuis six mois. Quant au film ‘Demain Alger', il traduit le désarroi d'une frange de la jeunesse algérienne en mal de perspectives et d'avenir. Enfin, ‘Kaa el-bir' (Le fond du puits), évoque la douleur d'une mère qui n'arrive pas à accepter le suicide de son fils qui s'est jeté du haut d'un ravin. - Le Festival qui se poursuivra jusqu'au 22 décembre, a changé d'appellation ainsi que son trophée (Wahr) et, selon le comité d'organisation, «l'objectif a été de consacrer l'appartenance du festival à la ville d'Oran». Ainsi, le Festival du film arabe d'Oran, devenu désormais le Festival d'Oran du film arabe ne pourra se tenir hors d'Oran. Notons par ailleurs que la fixation d'une date précise pour la tenue du Festival d'Oran du film arabe (Fofa) fait l'objet de concertation au sein du commissariat du festival. En effet, pour rappel, les deux dernières éditions (2010 et 2011) de la manifestation ont été décalées de plusieurs mois par rapport à la date habituelle au mois de juillet. Il a d'ailleurs failli être annulé et cela pour de nombreuses raisons dont l'absence d'un responsable pouvant réussir son organisation. Le Festival a été, pour rappel, mis en place, en 2007, par Hamraoui Habib Chawki, l'ancien directeur de la Télévision algérienne, mais après son retrait, le Festival est resté sans directeur. C'était alors qu'Ahmed Bedjaoui avait été désigné au départ pour en être le commissaire et ce, en raison de sa parfaite connaissance du monde du cinéma, mais ce dernier a décliné l'offre, préférant rester conseiller au niveau du ministère de la Culture. Après maintes tergiversations et concertations, c'était finalement Mustapha Ourif, directeur de l'Agence algérienne du rayonnement culturel à qui la direction du Festival a été confiée. Mais une date fixe de la tenue du Festival demeure jusque-là conditionnelle.