Rapport - L'enquête sur la crise «du sucre et de l'huile» qui a duré 6 mois a abouti à 17 recommandations tant sur le plan exécutif que législatif sans pour autant situer clairement les responsabilités. Les conclusions auxquelles est parvenue la commission d'enquête parlementaire n'ont rien apporté de nouveau au citoyen, ont déclaré certains partis politiques notamment le mouvement Ennahda. D'une manière générale, le rapport de la commission d'enquête a été beaucoup critiqué. À qui imputer la responsabilité de la hausse des prix des produits alimentaires ? Pourquoi n'a-t-on pas situé clairement les responsabilités et par conséquent infligé des sanctions contre les responsables des émeutes ? Les analyses sont-elles vraiment fiables surtout venant des politiciens ? Face à ces trois questions fondamentales que tout le monde s'est posées, y compris la presse, le président de la commission d'enquête parlementaire, Mohammed Kamel Rezgui a défendu bec et ongles son projet. «C'est une enquête exhaustive et non judiciaire», a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse organisée hier à l'APN en marge de la séance plénière à laquelle tous les députés ont voté «oui» à la publication intégrale des résultats de ce rapport. «C'est un rapport réalisé par un groupe parlementaire sur le terrain, ces députés représentent le peuple. La loi n'a, en aucun cas, exigé que nous soyons des économistes, mais nous avons fait appel à des experts et nous avons travaillé sur la base de leurs documents d'analyse», a -t-il ajouté. M. Rezgui tient en outre à préciser que «nous n'avons pas enquêté sur les émeutes mais sur la pénurie. C'est la raison pour laquelle la commission n'a pas jugé opportunde prendre l'avis du ministère de l'Intérieur». Dans le même sillage et en réponse à des accusations de partis politiques comme le FNA, M. Rezgui dira que son but «n'est pas de blanchir certaines personnes du gouvernement, ce n'est pas non plus un règlement de compte». «L'enquête qui vient d'être rendue publique officiellement, a été réalisée en toute transparence et démocratie pour éviter que ce scénario se répète encore une fois», a ajouté le conférencier. Le rapport qui pouvait exister entre le déclenchement des émeutes et la mesure liée à l'obligation faite aux grossistes de fournir des factures ainsi que le paiement par chèque de leurs transactions commerciales, a été mentionné avec insistance par la presse. Ce à quoi l'orateur s'est contenté de répondre que cette mesure qui avait été prise dans le cadre de la loi des finances 2010 devait être appliquée en 2011. Les grossistes qui ont été à l'origine de la pénurie, ont boycotté les réunions programmées par les enquêteurs. Vers la relance du Conseil de la concurrence La commission d'enquête parlementaire sur la pénurie et la hausse des prix de certains produits alimentaires de large consommation sur le marché national a recommandé, dans son rapport rendu public hier, la relance du Conseil de la concurrence pour réguler le marché national. La création d'une «cellule de veille» au niveau du Premier ministère chargée du suivi de l'évolution des marchés mondiaux figure parmi les recommandations de cette commission installée en avril dernier par l'Assemblée Populaire Nationale (APN) suite aux incidents enregistrés en janvier 2011 dans certaines wilayas du pays. Elle a également appelé à la nécessité de réguler le marché national à travers la réalisation d'espaces commerciaux, de marchés de gros et des marchés de proximité tout en assurant leur répartition au niveau national. Par ailleurs, la commission a préconisé de doter les services de contrôle de moyens matériels et humains à même de lui permettre d'assumer leur rôle dans les meilleures conditions soulignant la nécessité d'améliorer la coordination entre les différents services de l'Etat afin d'«assurer un contrôle efficace».