Responsabilité - Une fois le rideau tombé sur ces Jeux sportifs arabes, l'heure est aujourd'hui au bilan et à une évaluation exhaustive et sans complaisance de cette sortie ratée des représentants algériens. Et comme l'a maintes fois annoncé le ministère de la Jeunesse et des Sports, les fédérations «doivent rendre des comptes» et que la tutelle prenne des mesures «drastiques» pour éviter d'autres désillusions semblables aux rendez-vous africain de Maputo (Mozambique) et arabe de Doha. Les athlètes algériens engagés dans les 12es Jeux sportifs arabes, qui ont pris fin vendredi à Doha, ont raté leur participation à ces joutes, se contentant de la 5e place avec 88 médailles dont 16 en or, derrière l'Egypte (90 or), la Tunisie (54), le Maroc (35) et le Qatar (32). Il s'agit du plus mauvais résultat de l'Algérie aux Jeux arabes après celui enregistré lors de sa première participation à la 4e édition qui s'était déroulée en Egypte en 1965, où elle avait occupé la 8e place au classement général. L'Algérie, qui avait même occupé la 7e position à un certain moment de la compétition, a réussi à doubler sur le fil l'Arabie saoudite (15 or) lors de l'ultime journée de ces joutes. L'Egypte a écrasé de tout son poids la 12e édition des Jeux arabes, récoltant la bagatelle de 233 médailles (90 or, 76 argent, 67 bronze), devant la Tunisie avec 138 médailles (54 or dont 15 pour le nageur Oussama Mellouli, 45 argent, 39 bronze), le Maroc avec un total de 113 médailles (35 or, 24 argent, 54 bronze), le Qatar (110 médailles pour 32 or, 38 argent, 40 bronze) et l'Algérie avec 88 médailles (16 or, 31 argent et 41 bronze). Une simple comparaison avec ces pays qui ont devancé l'Algérie au classement final des médailles fait ressortir les piètres prestations des représentants algériens qui sont bien loin des résultats obtenus lors de la précédente édition en 2007 au Caire, lorsqu'ils avaient remporté 128 médailles dont 32 or (soit le double qu'en 2011) pour seulement 179 athlètes engagés dans 19 disciplines contre 211 à Doha dans 18 disciplines. La récolte Les filles font mieux que les garçons Les sportives algériennes, comparativement aux messieurs, peuvent être créditées d'un parcours honorable lors de ces 12es Jeux sportifs arabes, clôturés vendredi à Doha (Qatar), en décrochant la moitié du capital or de l'importante délégation d'athlètes déléguée à cette manifestation. C'est dans les disciplines de natation, d'athlétisme et de judo, où l'échec a été cinglant, que les filles se sont quelque peu illustrées, en remportant 5 médailles d'or sur les 7 décrochées par ces disciplines. Amel Mellih Amel, 18 ans, s'est distinguée en offrant à la natation algérienne sa seule médaille d'or dans ces jeux, au 100 m dos, alors qu'au départ la fédération algérienne de la discipline avait misé sur 5 médailles en vermeil. La sélection féminine de natation s'est adjugée également 5 médailles en argent et 4 autres en bronze dans cette manifestation arabe. En athlétisme, des trois consécrations en or remportées par l'Algérie, la gent féminine en a récolté deux, grâce à Baya Rahouli (triple saut) et Belabiodh Tahani Romaissa (saut en longueur). Baya Rahouli, une athlète qui continue à honorer les couleurs nationales, en dépit du poids de l'âge (32 ans), a ainsi ajouté une nouvelle médaille d'or à son riche palmarès qui compte, notamment, un titre mondial junior au triple saut en 1998 à Annecy (France). Elle termine l'année 2011 en beauté, après s'être illustrée aussi en septembre dernier en se parant d'or lors des Jeux africains de Maputo (Mozambique), (toujours en triple saut). La jeune Belabiodh Tahani Romaissa (20 ans), elle, a été à la hauteur des espérances, en remportant, en plus d'une médaille d'or dans le saut en longueur, une autre en bronze des 100 mètres haies. Un bilan encourageant pour une jeune athlète bien partie pour prétendre à la succession de Baya Rahouli. Elle continue ainsi son ascension après avoir remporté la médaille de bronze en saut en longueur lors des derniers Jeux africains de Maputo. Le judo algérien doit également une fière chandelle à ses athlètes féminines qui ont pu décrocher, aux J.A de Doha, deux des trois médailles d'or dans le tableau final de la participation algérienne dans ce sport. Cette performance fut l'œuvre de Moussa Meriem (-57 kg) et Sonia Asselah (open). La moisson aurait pu être meilleure si Soraya Haddad n'avait pas été battue, à la surprise générale, en demi-finales, se contentant ainsi du bronze. La déception Natation, boxe et judo : le ratage Au rayon des déceptions figure, au premier plan, la natation dont les athlètes sont passés complètement à côté de la plaque avec des prestations décevantes pour ne pas dire catastrophiques. Si les nageurs algériens avaient récolté 11 médailles en vermeil au Caire, ce n'est pas le cas à Doha, où ils se sont contentés d'une petite médaille en or, œuvre de Mellih Amel sur 100m dos. Tout le monde attendait Nabil Kebbab dans ses spécialités pour enrichir la moisson de médailles d'or algérienne, mais le nageur algérien a été éclipsé par la star mondiale, le Tunisien Oussama Mellouli, qui a tout raflé. L'autre déception est venue de la boxe qui a échoué à récolter la moindre médaille d'or, se contentant de 2 argent et 5 bronze, alors que lors du rendez-vous du Caire, elle avait réussi à enlever une médaille d'or. Il est vrai que le staff technique a décidé de faire le voyage à Doha avec l'équipe B, mais cela n'explique pas les ratages des pugilistes algériens à Doha où il y avait largement de la place pour l'or. Le judo algérien n'est pas en reste puisque dès le départ, la Fédération algérienne (FAJ) a fixé à ses athlètes un objectif bien en deçà des résultats obtenus au Caire, soit 4 médailles d'or contre 5 en 2007. Mais les judokas algériens n'ont même pas récolté cette moisson, ne remportant que 3 médailles d'or avec, au bout, une désillusion nommée Soraya Haddad, 8e mondiale et médaillée de bronze des derniers jeux Olympiques de Pékin qui a déchanté face à une jeune inconnue tunisienne, Ayari Houda en l'occurrence, qui n'est que junior. Les volleyeuses algériennes, fortes de leur participation au dernier Championnat du Monde au Japon et largement favorites pour l'or, ont raté également le coche, laissant échapper le vermeil au profit des Egyptiennes. Dans les autres disciplines, comme le beach-volley, la lutte, le taekwondo, l'haltérophilie ou la voile, aucune médaille d'or n'a été remportée par les représentants algériens qui se sont contentés, dans les meilleurs des cas, de l'argent. La satisfaction Des lueurs nommées Adjabi, Chikhi, Haddouche… Si les résultats ont été un «fiasco»comme l'a qualifié l'ancien international algérien de handball et actuel président du HBC El-Biar, Abdeslam Benmeghsoula, quelques disciplines méritent les applaudissements telles que le tir sportif (1 or d'Adjabi Amine et 1 argent de la sélection masculine) et l'or de Chikhi Tewfik en trampoline. Le cyclisme algérien a également obtenu des résultats encourageants avec cette médaille d'or de l'équipe nationale de course sur route par équipes, ou encore l'argent d'Azzedine Laagab en course sur route. L'Algérie s'est distinguée aussi aux jeux d'échecs avec ces deux médailles d'or, œuvres de Haddouche Mohammed au jeu rapide individuel et de la sélection nationale féminine au jeu classique. Même discours pour le karaté algérien qui a amélioré ses résultats du Caire en obtenant 11 médailles (2 or, 4 argent, 5 bronze) contre 10 médailles lors de l'édition 2007 dont 1 en or, et l'athlétisme (3 or à Doha contre 2 au Caire). Quant à la médaille d'or de la sélection algérienne féminine de handball, elle ne peut être perçue comme une réelle performance au vu du faible niveau du tournoi auquel ont pris part la Jordanie et le Qatar, au handball balbutiant et la Tunisie qui s'est fait représentée par son équipe B.