Harmonie - Le spectacle se composait de chants et de mélodies, les deux allaient, dans un élan agréable, à la rencontre l'un de l'autre. L'avant-dernière soirée de la 6e édition du Festival international de musique andalouse et de musiques anciennes a été marquée par le passage sur scène de K.Vlachou et le trio Karisma qui ont subjugué l'assistance, nombreuse, à ce rendez-vous musical d'une prestation tout en beauté et splendeur poétique. Le spectacle proposé pour cette soirée se présentait comme un voyage au cœur de la Grèce. Ce voyage a emmené le public à la découverte de la musique traditionnelle grecque dont les racines sont tirées de l'Antiquité. Une musique qui, au fil des âges, n'a cessé de s'enrichir de rencontres avec d'autres influences musicales et se forger d'expériences plurielles. Le spectacle se composait de chants et de mélodies, les deux allaient dans un élan agréable à la rencontre de l'un et de l'autre et ce, dans un habillage artistique riche en apparat musical. Le chant était convaincant, captivant, voire céleste. La musique, elle, était abondante, ornementée de résonances subtiles, de tonalités précieuses, de style délicat. C'était une performance vocale et musicale enluminée – cette prouesse artistique était faite de chants et de musiques datant de plus de deux siècles et dont les compositeurs restent anonymes. Le public, qui prêtait une ouïe attentive, s'abreuvait de ce jeu riche en sonorités, toutes puisées dans un imaginaire authentiquement séculaire et naturellement convoquées dans le respect de ses caractéristiques traditionnelles. L'originalité de cette performance, c'est l'élément des improvisations aussi bien instrumentales que vocales qui la ponctuaient d'une façon si démonstrative et immédiate que le jeu revêtait une expression sculptée, saillante, donc juste et notable. La soirée d'hier était un vrai moment de partage. Et cet instant à la fois nostalgique et teinté se voulait aussi une découverte de l'authenticité comme de l'ancestralité de la musique grecque. Un périple haut en couleurs, à travers des sonorités éclectiques, bouleversantes, donc chargées d'émotions. L'émotion était effectivement présente, fortement perceptible. Cela rendait le jeu, à savoir l'interprétation instrumentale comme vocale, touchant, saisissant. La soirée a été également marquée par le passage sur scène de M'bârek Dekhla et l'ensemble de Constantine placé sous la direction de Samir Boukredera qui, tout en interprétant une composition musicale puisée dans la pure tradition du malouf, ont réussi à tenir en haleine l'assistance. Le jeu était bienveillant, accort, chargé de charme et de fraîcheur. Un jeu somptueux. L'orchestre a brillé de mille feux dans l'interprétation du malouf et ce, dans des gestes précis, rythmés et tout en harmonie. Rappelons que Le 6e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes se termine, ce soir, 29 décembre, à la salle Ibn-Zeydoun (Riad el-Feth, Alger). Onze troupes musicales étrangères en provenance de plusieurs pays dont la Chine, l'Iran, l'Inde, l'Italie, l'Autriche... prennent part au festival aux côtés de troupes algériennes.