Chantier - C'est mardi que la commission de réflexion sur le professionnalisme de la Ligue de football professionnel (LFP) devra recueillir les avis et propositions, voire réserves des 32 clubs avant l'élaboration du rapport final. C'est cette semaine que la ligue de football professionnel (LFP) doit finaliser son rapport officiel sur l'état de mise en œuvre du professionnalisme en Algérie, un peu plus de seize mois après son instauration. Pour rappel, la ligue, que préside depuis l'été dernier Mahfoud Kerbadj, avait mis en place en début de saison une commission de réflexion pour faire le point sur l'état des lieux et surtout émettre une série de recommandations dans un rapport qui sera transmis aux responsables du football et surtout aux pouvoirs publics. Un rapport qui devrait atterrir chez le Premier ministre et le président de la République qui avait promulgué le décret exécutif n°06-264 portant les dispositions applicables au club sportif professionnel et fixant les statuts types des sociétés sportives commerciales. Un décret qui prend son ancrage dans la loi 04-10 du 10 août 2004 relative à l'éducation physique et au sport. La commission, composée de quatre membres et présidée par Mouldi Aïssaoui (ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et actuel directeur général de l'USM Alger), aux côtés de Kamel Abdelouahab (MC Alger), Kamel Madani (MO Constantine) et Mohamed Morro (ASM Oran), a déjà remis son rapport préliminaire au conseil d'administration de la LFP qui, à son tour, l'a transmis aux 32 clubs des Ligues 1 et 2 pour examen et avis, voire enrichissement et amendement. Les présidents de club devraient, de leur côté, remettre leurs observations avant ce mardi 10 janvier au CA de la ligue qui devra examiner le rapport final le jeudi 12. La LPF a opté ainsi pour cette démarche participative pour recueillir le maximum d'avis et de recommandations qui devront enrichir le débat et le rapport émanant du monde «professionnel». Mais d'ores et déjà, le constat fait par la commission de réflexion sur le professionnalisme est affligeant, voire accablant pour ceux censés accompagner le processus dans sa globalité et dans sa mise en œuvre. Coincé entre une bureaucratie pénalisante de l'administration, l'absence de textes d'application et une réalité du terrain faite de crise financière et d'un retard immense dans l'infrastructure de base, le professionnalisme du football en Algérie navigue dans un flou total. Toujours aux mains des anciens dirigeants amateurs aux méthodes de gestion dépassées, le capital de clubs est resté fermé, voire n'encourageant aucun investisseur sérieux et solvable pour reprendre les rênes comme ce fut le cas pour l'USM Alger avec le groupe ETRHB d'Ali Haddad. Du coup, tout le programme est en retard : à commencer par l'attribution des assiettes de terrain aux clubs pour la réalisation de centres de formation avec aide de l'Etat à hauteur de 80% à la mise à disposition des clubs pendant quatre ans de la somme de 25 millions de dinars comme fonds de roulement, en passant par la rémunération d'un entraîneur par équipe de jeunes ou l'acquisition d'un bus. Attendons le rapport final de la LFP pour voir plus clair. Le bricolage Le bénévolat et l'amateurisme ont montré leurs limites Les clubs n'ont de professionnels que le nom car rien n'indique qu'il y a un changement notable dans leur gestion et encore moins dans leurs performances. Le bénévolat et l'amateurisme ont montré leurs limites et il est temps d'exiger des dirigeants professionnels, des managers formés et compétents pour mener à bien tout le processus de professionnalisation qui devra durer plusieurs années. Il est temps que les pouvoirs publics se penchent de nouveau sur l'établissement d'un programme de travail et une mobilisation autour de la concrétisation de ce projet d'un grand intérêt national sur la base du cahier des charges exigé par l'instance internationale du football. Car entre le discours et la réalité du terrain, le fossé est encore profond.