Action - Plus de 700 personnes se sont rassemblées ce matin, devant la laiterie de Draâ Ben Khedda pour un meeting de protestation pour «sauver le fleuron économique de Tizi Ouzou». Outre les 370 travailleurs grévistes depuis 60 jours, des sympathisants et des représentants des partis politiques et de la société civile se sont joints à la manifestation. Sur les banderoles accrochées aux murs de l'usine, on pouvait lire la colère mais également la détermination des travailleurs. «Retirez la laiterie des mains des tricheurs», «Nous demandons le retour de l'Etat», peut-on lire sur les banderoles, allusion faite, bien sûr, à la revendication des travailleurs de nationaliser l'usine, privatisée récemment et rachetée par un investisseur privé de la région. Les travailleurs qui en sont à leur 60e jour de grève, dénoncent notamment «le non-respect des cahiers des charges, la fraude fiscale, le non-respect des normes de fabrication du lait, les faux investissements, etc.», lit-on dans le communiqué qui nous a été remis par les travailleurs de l'Onalait. Ces derniers crient leurs ras-le-bol, leur mécontentement et avertissent que «leur patience a des limites». Dans leur communiqué, les contestataires interpellent le chef de l'Etat – qui a été le premier responsable à faire le constat de l'échec des privatisations–, ainsi que le Premier ministre et le ministre de l'Industrie afin d'intervenir pour «mettre fin au sabotage économique dont est responsable le repreneur de notre laiterie et ce, en dépêchant une commission d'enquête qui constatera sur place les énormes irrégularités et ainsi remettre l'entreprise entre les mains de l'Etat». L'usine qui couvre largement les besoins de la région en lait et dérivés, est fermée et ne produit plus depuis le début du débrayage. La wilaya et ses environs connaissent de ce fait une crise de lait. Pour M. Guenoune, représentant des travailleurs de la laiterie, contacté par InfoSoir, il est temps de changer les choses. «La situation est chaotique», nous dira-t-il. Notre interlocuteur exclut, en outre, toute négociation avec la direction. «Nous négocions pour la venue d'une commission d'enquête. Sans cela, la porte des négociations est fermée», affirme-t-il. La fermeture de la laiterie a, pour rappel, été décidée par le patron de l'usine. Au total, 370 employés sont maintenant en débrayage. Ainsi, plus de 370 familles sont en danger de famine si la situation ne change pas.