Enjeu - Replacer les communes au centre des politiques de développement local passe par la prise en charge des dysfonctionnements qui freinent toute liberté d'action. «Nous devons parvenir au terme de la concertation, à élaborer une plateforme composée de recommandations opérationnelles et pertinentes, qui, une fois misent en application, permettra une adaptation des politiques de développement local aux attentes des populations», a indiqué le président du Conseil national économique et social au terme de la septième session des assises régionales. Mais cette démarche qui prétend vouloir donner des réponses concrètes aux attentes des élus pour bien mener leurs missions, doit passer inéluctablement par la réhabilitation du pouvoir de ces derniers, détenu pour l'heure par le secrétaire général de la commune et le chef de daïra. Une suprématie confirmée et qui pourrait même durer dans le temps à travers le nouveau code communal adopté récemment par l'APN. Comment peut-on dès lors croire à la finalité de cette initiative annoncée en grande pompe et qui devrait, selon ses précurseurs, aboutir à des recommandations opérationnelles ? Ces dernières seront versées dans le plan national des réformes, selon Mohamed Seghir Babès, président du CNES. Il est tout de même curieux de voir une instance consultative se lancer dans une démarche de concertation avec des représentants du peuple en fin de mandat et après l'approbation du nouveau code communal. N'aurait-il pas été plus judicieux de convoquer les élus locaux à un débat franc et respectueux avant l'élaboration de cet arsenal juridique qui les concerne en premier lieu ? Les travaux des ateliers thématiques, mis en place à cette occasion, portant sur des thèmes ayant trait aux questions du développement local, devraient, par ailleurs, participer à la formation de l'élu, laisse-t-on entendre dans les coulisses de ces assises. Une réflexion qui peine à trouver preneur à moins d'un an des élections locales. Une incohérence qui ne semble, en tout cas, pas déranger les pouvoirs publics qui parlent d'une « grande adhésion» aux rencontres locales de la part des responsables de l'exécutif, des élus locaux et de la société civile. «Contrairement aux préjugés, la concertation nationale sur le développement en cours, connaît une grande adhésion des trois acteurs : walis, élus locaux et représentants de la société civile», a déclaré Mohamed Seghir Babès à l'ouverture des travaux des quatrièmes assises régionales regroupant les sept wilayas de l'Ouest. Le CNES n'a toutefois pas caché les doléances émises par l'ensemble des participants, qu'ils soient wali ou élus locaux, qui ont fait part de leur incapacité à prendre en charge les préoccupations des citoyens en l'absence d'une totale autonomie et des moyens financiers adéquats. Une révision de la fiscalité locale et un élargissement des prérogatives de la commune dans la gestion de son patrimoine notamment foncier et immobilier s'inscrivent également dans les propositions des participants.