Protesta - Les citoyens de Haouch Meriem et ceux de Menasria relevant des communes de Baraki et des Eucalyptus, se sont donné rendez-vous ce matin pour une opération de force. «Nous ne réclamons pas des visas, mais uniquement un minimum de considération et des conditions de vie humaine», nous disent les citoyens de cette localité qui sont venus à notre rencontre. Ils étaient 200 personnes regroupés derrière une multitude de banderoles, dont les plus significatives, à l'instar de celles accrochées à l'entrée de la localité portaient : «Le programme du Président ne concerne pas Menasria», «Un patelin isolé à cause de responsables incultes». Effectivement, les citoyens de ces lieux vivent une situation lamentable. L'école se trouve au centre d'un véritable bourbier. «Pour rejoindre l'école, nos enfants doivent porter des bottes. Les routes sont également dans un piteux état. Les salles de cours ne sont pas chauffées et les routes impraticables», nous dit l'un des protestataires qui nous montre un enfant atteint d'une maladie chronique «que personne ne veut prendre en charge», nous dit-il. Le chômage est également évoqué par cette population qui montre du doigt la raffinerie du coin. «Au niveau de cette raffinerie, aucun habitant de notre localité n'y est employé. Notre seul bénéfice, ce sont la fumée et les gaz qui se dégagent des cheminées. La grande majorité des citoyens de notre localité est atteinte de maladies respiratoires», nous disent ces citoyens en colère. L'absence d'infrastructures de base est également évoquée. «A l'ère de l'Internet, nous n'avons pas de ligne téléphonique fixe, ni de cyber et encore moins une maison de jeunes pour occuper une jeunesse en déperdition», nous dit un quinquagénaire. Ces citoyens vouent une haine à l'encontre des élus des communes de Baraki et des Eucalyptus. Ils nous remettent une pétition adressée auparavant aux responsables locaux et au commis de l'Etat de la wilaya déléguée de Baraki. En plus de refuser de nous recevoir et prendre en charge nos doléances, les responsables locaux, qui se calfeutrent dans des salons, ont toujours manifesté du mépris à notre encontre», disent les protestataires qui refusent de lever les barricades dressées à l'aide de pneus, de tonneaux et de troncs d'arbres. Ces protestataires jurent de ne faire machine arrière que si certains points transcrits dans une plateforme de revendications sont pris en charge. Il s'agit, en fait, de la construction d'une PMI pour les habitants de cette localité, d'une annexe de l'APC, la mise en place d'un bureau de poste, un terrain de sport pour les jeunes de la commune, relier la localité par des moyens de transports avec les communes limitrophes et procéder au recrutement des jeunes chômeurs de Menasria. Le problème de viabilisation de la localité est également évoqué dans un courrier adressé aux P/APC de Baraki et des Eucalyptus, au wali délégué de Baraki et au wali d'Alger.