Préoccupations - Hormis le problème lié au manque récurrent de main-d'œuvre et qui se pose avec acuité, surtout dans certaines wilayas, l'UGEA revient sur la «concurrence déloyale des entreprises étrangères». Abdelmadjid Denouni, qui a été réélu pour la 2e fois à la tête de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), lors d'une assemblée générale tenue jeudi à l'hôtel Hilton, a réaffirmé sa volonté de consolider davantage ses efforts sur le terrain pour contribuer efficacement à la réalisation des grands projets inscrits dans le plan quinquennal 2010-2014, déjà mis sur les rails par notre gouvernement. «Nous avons déjà exposé les vrais problèmes rencontrés par les entreprises du BTPH aux autorités, en l'occurrence celui des cahiers des charges et la présence des entreprises étrangères qui concurrencent de manière déloyale nos entreprises publiques.» Il y a parfois certains appels d'offres internationaux qui peuvent être réalisés par les entreprises algériennes. «Nous avons même fait certaines propositions aux pouvoirs publics pour résoudre le problème des cahiers des charges, qui doivent être rédigés par des experts qui connaissent la réalité du secteur», a-t-il précisé en marge de cette rencontre. Ainsi, pour la réalisation d'un petit port de pêche, on demande dans le cahier des charges comme condition principale d'accès aux marchés publics, la réalisation d'un port de pêche similaire. Or aucune entreprise algérienne n'a réalisé pour l'instant un port de pêche. Et pourtant nos entreprises sont capables de le faire si on leur en donne l'occasion. L'UGEA est toujours en discussion avec les pouvoirs publics qui affichent leur disponibilité pour une bonne écoute. Exprimant sa satisfaction des nouvelles mesures prises par le gouvernement portant notamment sur la révision du code des marchés publics, M. Denouni a défendu sa cause en affirmant que «les entreprises algériennes ont montré leur capacité et leur grande compétence sur le terrain dans le cadre de la réalisation des grands projets du dernier plan quinquennal», sachant, argue-t-il, que «le plus grand nombre de projets et d'ouvrages d'art ont été réalisés par des entreprises nationales. «95% des projets inscrits dans le cadre du dernier plan quinquennal ont été réalisés par des entreprises nationales». Il s'agit de l'Engoa pour les grands projets et Cosider pour les grands barrages. «Nous pouvons réaliser avec nos propres capacités les voies ferrées, pourquoi faut-il donc recourir aux entreprises étrangères pour le faire ?, a-t-il regretté, cela permettrait d'économiser les devises, mais aussi de former la main-d'œuvre algérienne, notamment les ingénieurs en génie civil et en hydraulique …». M. Denouni a estimé que les entreprises algériennes qui ont relevé le défi peuvent encore le faire dans le cadre du programme de construction en cours. A la question de savoir si elles sont à même de concurrencer les entreprises étrangères, il répond : «Il y a 10 ans, ce n'était peut être pas possible. Mais aujourd'hui nos entreprises ont du matériel, elles ont formé leur main-d'œuvre et ont acquis un savoir-faire et la maîtrise de nouvelles technologies de réalisation. Oui elles sont capables de concurrencer les entreprises étrangères.» Il est important de signaler que l'AGEA regroupe 40 fédérations et environ 7 000 entrepreneurs activant dans le domaine au niveau national.