M. Denouni annonce que des groupements d'entreprises, publiques-privées, ont été créés pour faire face à la commande publique et réaliser dans les délais. Il souligne que les entreprises algériennes sont prêtes à réaliser des projets structurants et éviter que le dinar soit transféré au profit d'entreprises étrangères. Selon M. Abdelmadjid Denouni, président de l'Union générale des entrepreneurs algériens, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale, dont il était l'invité de la rédaction, le potentiel national de réalisation est à l'arrêt depuis 2010. Nous sommes en juillet 2011, dit-il, et le programme quinquennal 2010-2014 n'a pas encore démarré, il devient triennal ; les entreprises n'ont pas de plan de charge et elles continuent à payer leurs salariés ainsi que toutes leurs charges fiscales et parafiscales, constate-t-il, en gardant leur main-d'œuvre qualifiée et en plus ont acquis du matériel dans l'espoir qu'elles aient un plan de charge et qu'elles puissent rentrer dans leurs frais. Il avertit qu'elles ne pourront pas survivre si la situation continue ainsi, et si le programme de développement ne démarre pas tout de suite. Les quelques projets de construction lancés ont été attribués à des entreprises publiques et à des entreprises étrangères, ce qui fait, souligne-t-il, que les entreprises privées se retrouvent sans plan de charge et avec des frais importants. Il y a quelque 50 000 PME dans le bâtiment et elles ont une réserve qui dépasse les 800 000 emplois, dont 200 000 qualifiés. Selon M. Denouni, les entreprises publiques ont bénéficié d'une enveloppe de 74 milliards de dollars pour garder des salariés dont le nombre ne dépasse pas les 45 000, alors que le secteur privé n'a eu aucune aide de l'Etat pour garder ses salariés qui sont payés à ne rien faire en attendant le plan de charge. Il estime que les conditions posées par les cahiers des charges sont défavorables aux entreprises privées algériennes et il cite le cas du ministère des Travaux publics qui, pour la réalisation de certains petits ports de pêche, rédige des appels d'offres qui exclut les entreprises algériennes, alors qu'elles ont acquis un savoir-faire durant le quinquennat précédent et ont sous-traité pour les entreprises étrangères. Il rappelle que 86% des projets de logements, les transferts d'eau et l'alimentation en eau potable ainsi que certains projets de travaux publics ont été réalisés par les entreprises nationales. M. Denouni annonce que des groupements d'entreprises, publiques-privées, ont été créés pour faire face à la commande publique et réaliser dans les délais. Il souligne que les entreprises algériennes sont prêtes à réaliser des projets structurants et éviter que le dinar soit transféré au profit d'entreprises étrangères. Il souhaite que soient tenues les assises du secteur bâtiment, travaux publics et hydrauliques (BTPH) en faisant remarquer que ce secteur, qui a des problèmes très spécifiques (dettes fiscales et parafiscales, créances, qualification des entreprises, salaires des entreprises sans plan de charge) était absent lors de la dernière tripartite (la CGEOA dont fait partie l'UGEA n'a pas participé à cette tripartite) et, affirme-t-il, aucun problème des entreprises de ce secteur n'a été réglé. Il faut, lance-t-il dans un SOS, organiser une tripartite spécial BTPH pour sauver les 800 000 emplois dans le secteur. Le président de l'UGEA appelle à privilégier les jeunes entrepreneurs aidés par l'Ansej, pour certains travaux. Il fait observer que 70% des jeunes qui bénéficient de projets Ansej se dirigent vers le BTPH. D'autre part, il constate que tout dépend de la commande publique et que si celle-ci venait à disparaître, les entreprises du BTPH devront se reconvertir. Il estime le montant des créances des entreprises privées à quelque 100 milliards de dinars qui traînent depuis trois ou quatre ans, ce qui fait, dit-il, que les pouvoirs publics travaillent avec l'argent des entreprises.