Denouni Abdelmadjid, président sortant, brique un deuxième mandat de président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (uGEA), lors de l'assemblée générale élective organisée jeudi à l'hôtel Hilton d'Alger. Succédant à sa propre succession comme candidat unique, M Denouni vient ainsi de prendre de nouveau le gouvernail de l'AGEA, à l'unanimité des voix exprimées à mains levées pour un autre mandat de trois ans. " Nous sommes fiers que les entrepreneurs nationaux et particulièrement ceux qui sont affiliés à l'UGEA aient participé en force à la réalisation des projets prévus dans le programme quinquennal 2010-2014.Tout comme nous sommes satisfaits que le gouvernement ait pris en considération nos propositions déposées dans la révision du code des marchés publics " affirme-t-il, en marge des travaux de l'assemblée générale élective du bureau et de son président de l'AGEA qui regroupe 7000 entrepreneurs algériens activant dans le secteur des travaux publics et du bâtiment dont un grand nombre d'entre eux sont sur les chantiers depuis les années 90. Mais il n'a pas manqué de souligner les problèmes rencontrés par les entreprises algériennes sur le terrain de la " concurrence déloyale ". " Les entreprises étrangères concurrencent les entreprises algériennes d'une façon déloyale. Il y a des projets de taille moyenne qui peuvent être réalisés facilement par nos entreprises. Ils sont donnés abusivement aux entreprises étrangères en proposant des avis d'appels d'offres internationaux. Nous disons non à cette pratique car les capacités de réalisations locales sont énormes " a-t-il ajouté, mettant en évidence l'acquisition par les entreprises nationales de nouveaux matériels innovants et l'investissement dans la formation des personnels. Les entreprises nationales attendent alors de pied ferme, a-t-il ajouté, un plan de charges assez conséquent pour sauver l'emploi et se développer davantage. " Il y a 10 ans, les entreprises algériennes n'étaient certes en mesure de réaliser de tels projets. Mais aujourd'hui elles ont le savoir-faire et la maîtrise des nouvelles technologies de réalisation. Elles sont capables de concurrencer les entreprises étrangères. Les ouvrages d'art et les grands projets sont réalisés par les entreprises nationales. Elles s'appellent l'ENGOA pour les grands projets et Cosider pour les grands barrages. Nous pouvons réaliser avec nos propres capacités les voies ferrées. Pourquoi recourir aux entreprises étrangères pour le faire à notre place ?"Dit-il avec force arguments. Il s'agit d'économiser les devises et de former surtout la main-d'œuvre algérienne comme les ingénieurs en génie civil, en hydraulique et les architectes. Le recours abusif aux entreprises étrangères s'explique selon lui, par des comportements et des mentalités des responsables qui sont bureaucratiques. Ces responsables ne maîtrisent pas souvent, dit-il, la rédaction des cahiers de charges. " Nous aurons aimé que les cahiers de charges soient rédigés par des experts qui connaissent la réalité du secteur. Ainsi pour la réalisation d'un petit port de pêche, on demande dans le cahier des charges, comme condition principale d'accès aux marchés publics, la réalisation d'un port de pêche similaire. Or aucune entreprise algérienne n'a réalisé pour l'instant un port de pêche. Et pourtant nos entreprises sont capables de le faire si on leur donne l'occasion " fait-il remarquer, indiquant que l'UGEA est toujours en discussion dans ce sens avec les pouvoirs publics qui affichent, dit-il, une bonne écoute. M Denouni n'exclut pas pour autant la nécessité du partenariat avec les entreprises internationales dans le cadre de transfert des technologies et de savoir-faire. Mais les PME algériennes sont souvent des entreprises familiales qui ne permettent pas souvent ce type d'association avec des entreprises étrangères. " Mais il y a des entreprises qui ont fait appel à des ingénieurs étrangers pour une activité précise ou pour former des ingéniereurs algériens " a-t-il indiqué à la fin de l'entretien.