Diego Maradona, l'un des plus grands joueurs de football de tous les temps, a été victime d'une grave crise cardiaque et luttait encore ce lundi matin contre la mort, dans une clinique privée de Buenos Aires. L'ancien international argentin, âgé de 43 ans, a été placé sous assistance respiratoire dans une salle de soins intensifs. Les médecins, qui ont réservé leur pronostic, ont indiqué que l'ex-star du football argentin souffrait «d'une crise d'hypertension dans un cadre général de cardiopathie dilatée». Ils ont annoncé un nouveau communiqué lundi (aujourd?hui) à la mi-journée «sauf situation qui justifierait de communiquer plus tôt». La réaction du malade aux premiers traitements a été «modérément favorable» et son état est stabilisé, selon la clinique. Il a été placé sous sédatif. C'est la deuxième fois que Maradona, qui souffre depuis de longues années d'addiction à la cocaïne, est victime d'une crise cardiaque. La chaîne d'information en continu TN, citant «le cercle intime» du joueur, a assuré que le malaise avait été la conséquence d'une surdose. «Son état est critique pour les prochaines huit heures et la crainte est que son c?ur ne puisse résister», avait ajouté la télévision. Le Dr Cahe a démenti plus tard que les problèmes cardiaques de Maradona aient été déclenchés par une surdose. Devenu obèse, toujours plus outrancier depuis le début de sa déchéance en 1991, mais continuant à mordre dans la vie avec une incroyable voracité, Diego Armando Maradona a toujours été un peu l'antithèse du sportif de haut niveau. Malgré tous ses excès et sa vie souvent dissolue, l'Argentin restera un dieu de la planète football, au moins l'égal des plus grands, le seul sans doute à avoir fait trembler le trône du roi Pelé. Arrivé au faîte de sa gloire sportive au milieu des années 1980, il reste également le symbole d'une Argentine qui s'est ouverte au monde après de longues années d'une meurtrière dictature militaire. En fait, Maradona a réappris aux Argentins à rêver. Il a aussi vengé l'humiliante défaite de la guerre des Malouines d'un simple revers de la main, par une belle soirée mexicaine, un soir de quart de finale de Coupe du monde, contre l'Angleterre. Ange ou démon ?, se sont souvent interrogés de multiples psychologues argentins. Sans doute simplement un «gamin en or» (Pibe de oro), tombé dans le chaudron de la Bonbonera (le stade de Boca Juniors) quand il était petit et qui n'a plus jamais voulu grandir.