Constat Dans le temps, on disait Bougie brille. Aujourd?hui, il suffit de sortir du chef-lieu de la wilaya pour découvrir une autre réalité. Les communes ne vivent que des subventions allouées par l?Etat, lesquelles ne répondent pas aux besoins pressants d?une population qui ne cesse de remettre en cause les différents responsables des APC et de l?APW. Les communes veulent s?autofinancer pour mieux se prendre en charge. Mais comment ? Les problèmes datent de bien avant avril 2001 : routes impraticables, manque flagrant d?eau potable hiver comme été, situation sanitaire et scolaire alarmante.... Les transporteurs ne cessent d?interpeller les autorités pour la réfection de ces routes notamment à Ikedjane dans l?Akfadou à Chemini... Mohamed, transporteur de son état, est révolté : «Ils ont fait des tapis pour les routes des daïras, mais ils ne pensent même pas à goudronner les routes des communes. La campagne est oubliée.» Ferhat Imazighen Imoula, le célèbre chanteur, l?a déjà évoqué dans l?une de ses chansons : «Les montagnards de malheur, le malheur les entoure, ils n?ont que lui.» Le problème du manque d?eau potable se fait de plus en plus sentir surtout à Tifra, Souk Oufella, Tinebdar... Selon un responsable de l?hydraulique à Sidi Aïch, «la nappe, l?unique de La Soummam, est en danger. Ajouter à cela le problème des ordures versées dans l?oued Soummam». La pollution commence à faire parler d?elle. Sue le plan de la santé, le constat n?est guère plus brillant. Les citoyens font de longs trajets pour se rendre aux hôpitaux. Les infrastructures sanitaires existent, mais semblent confrontées aux problèmes d?équipements. A Hamma Sillal comme ailleurs, on ne trouve ni radios médicales, ni maternité, ni médecins spécialistes. A quoi bon construire ces polycliniques qu?on voit comme des grands édifices de l?extérieur, mais qui ne sont pas fonctionnelles ? La politique de prestige fait encore des dégâts. Pourtant, une solution existe et le privé est tout désigné pour investir là où l?Etat a échoué. Le secteur éducatif a, lui aussi, ses problèmes. L?école est pour ainsi dire sinistrée. «Comment voulez-vous travailler correctement dans des classes de plus de 45 élèves ?», s?indigne un enseignant qui tient également à remettre en cause les affectations irréfléchies et la centralisation de la paie. «Avant on revendiquait une augmentation de salaire et maintenant qu?ils ont centralisé la paie, on ne perçoit même pas notre minable salaire à temps». Certaines communes sont encore dépourvues de lycées et les enfants sont contraints au parcours du combattant pour étudier. Par ailleurs, le chômage le vide culturel, la drogue et la prostitution, tous ces fléaux dévorent une jeunesse en mal de vivre. Pour prétendre au règlement de toutes ces questions, les observateurs sont unanimes à dire qu?il faut d?abord passer par l?assainissement du foncier. En attendant le constat est là. Béjaïa n?est plus la Petite Suisse. Sinon, comment expliquer qu?en dépit de sa situation géostratégique (port, aéroport, vocation touristique..) les investisseurs ne se bousculent pas aux portes de Yemma-Gouraya ?