Concertation - Cette réunion entre le Mali, la Mauritanie, le Niger et l'Algérie est élargie au Nigeria pour «faire le point sur les liens entre Aqmi et Boko Haram». C'est ce qu'a indiqué hier, dimanche, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.Le Nigeria sera associé pour «voir comment peut s'établir une coordination» entre ce pays et ceux du champ, a expliqué le ministre délégué. La réunion de Nouakchott fait partie de la série de rencontres semestrielles des chefs de la diplomatie des quatre pays et intervient après celles d'Alger, en mars 2010, et Bamako (Mali), en mai 2011. M. Messahel a indiqué qu'un exposé sur la «menace terroriste» sera présenté par l'Unité fusion et liaison (UFL), un mécanisme qui regroupe les chefs des services de renseignements des pays respectifs. Le Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cémoc), créé en 2010 et opérationnel à Tamanrasset présentera également un exposé sur la coordination militaire sur le terrain. La réunion de Nouakchott sera, en outre, l'occasion de réfléchir à la conférence «Alger-2», «probablement» prévue ce trimestre à Bamako «pour faire en sorte qu'il y ait une continuité de la stratégie établie avec nos partenaires américains et européens», a précisé M. Messahel, hier, dimanche. Concernant le partenariat avec les Etats-Unis et l'Union européenne (UE), le ministre délégué a souligné que les pays du champ «insistent beaucoup» sur le thème de la sécurité, notamment le triptyque formation, logistique et partage des renseignements. «Nous avons sensibilisé aussi nos partenaires sur le volet développement», a-t-il ajouté. A une question sur l'intégration des Marocains aux pays du champ, M. Messahel a indiqué que jusqu'à présent, ces derniers n'avaient jamais été sollicités, «de manière directe ou indirecte», pour l'intégration d'autres pays. «La lutte contre le terrorisme concerne directement les quatre pays du champ, tous nos partenaires le savent et l'acceptent», a-t-il affirmé. M. Messahel a indiqué, enfin, que la réunion de Nouakchott va permettre d'évaluer les conséquences de la crise en Libye sur les pays de la région. Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a, de son côté, appelé les oulémas à promouvoir «l'Islam tolérant et ouvert» en réponse «aux fausses idées des extrémistes» musulmans. Il a estimé que c'est la réponse «aux extrémistes qui ont voulu coller à l'Islam des idées fausses et une compréhension de l'Islam qui lui est étrangère». L'armée mauritanienne a, depuis 2010, mené, «à titre préventif», des raids dans le nord du Mali contre des bases d'Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), d'où l'organisation mène ses opérations dans les pays du Sahel, attentats ou tentatives, enlèvements, trafics.