Résumé de la 254e partie - Le capitaine Weissnich ne sait que penser de Kaspar, ce garçon de 17 ans, qui sait à peine parler, qui fait irruption dans les rues de Nuremberg. On l'héberge dans la prison municipale. Le gardien le laisse dormir. Un peu plus tard, quand il revient le voir, il le trouve réveillé. Il est à quatre pattes et joue à faire le tour de la cellule, comme un très jeune enfant — Holà ! dit la gardien, amusé Il va lui chercher encore de la nourriture. Une bonne assiette de soupe — Mange, dit le gardien ; Kaspar s'approche de l'assiette, la renifle, comme un chien, puis s'éloigne. — ça ne te plaît pas ? dit le gardien déçu — Manger, dit Kaspar. — Eh bien mange, puisque je te dis que c'est bon ! Il prend l'assiette, va vers Kaspar et, remplissant une cuiller, la lui met dans la bouche. Le jeune homme l'avale et aussitôt la vomit. — Hé, qu'est-ce que tu as ? Il secoue la tête, refusant la soupe. — Manger, dit-il — Mais tu refuses la soupe. Tu l'as vomie... Le gardien se rappelle alors qu'il a mangé du pain. Et si c'était du pain qu'il réclamait ? — Tu veux du pain, — Oui, dit-il, du pain. Il va lui chercher une miche de pain. Kaspar se jette dessus et la dévore. — Eh, c'est le pain que tu préfères ! C'est peut-être la seule nourriture que tu connaisses ! du pain et de l'eau, comme dans les prisons ! Il le regarde attentivement. Le jeune homme sourit. — Tu as été élevé dans une prison ? Il ne répond pas. — Tu veux bien me dire ton nom ? D'où tu viens... Kaspar sourit toujours. — Tu as compris ma question ? dis-moi ton nom, ton adresse... on pourrait savoir d'où tu viens, retrouver ta famille... Mais Kaspar ne dit rien. — Tu as des difficultés à parler ? dit le gardien. Peut-être que tu sais écrire. Il va chercher une feuille de papier et un crayon. — Tu veux bien écrire ? Le jeune homme prend le crayon et, comme un enfant qui apprend à écrire, penche la tête en avant, tire la langue et griffonne quelque chose sur la feuille. Puis, un large sourire éclairant le visage, il tend la feuille au gardien. — Kaspar... Kaspar Hauser... Il le regarde : — C'est ton nom ? Il fait oui de la tête. — C'est toujours cela, soupire le gardien au moins on sait ton nom. (A suivre...)