Les chiffres avancés par le ministère de l'Intérieur et ceux de la Protection civile sont nettement différents. Alors que le premier parle de 15 morts, la seconde donne un bilan plus lourd avec 25 décès pour la même période, à savoir du 3 au 6 février. Ce qui est sûr, c'est qu'avec le nouveau bulletin météorologique spécial, les victimes et les dégâts matériels seront plus élevés. Selon le bilan du ministère, il s'agit d'une personne emportée par les crues de l'oued Safsaf dans la commune de Hammadi Krouma (wilaya de Skikda) et une autre décédée à la suite d'une avalanche de neige dans la commune d'Abi Youssef (Tizi Ouzou). Treize autres décès ont été recensés durant la même période, note la même source, précisant que huit personnes sont mortes asphyxiées au monoxyde de carbone, alors que cinq autres ont péri dans des accidents de la circulation. En revanche, selon le bilan de la Protection civile qui a procédé à 7 995 interventions ces dernières 72 heures, 10 personnes ont trouvé la mort et 45 autres ont été blessées dans quinze accidents de la circulation. 15 personnes sont décédées dans 23 cas d'asphyxies au monoxyde de carbone provoquées par des réchauds à gaz ou au bois. Selon le colonel Mohamed Khelaf, directeur de la coordination et de l'organisation des secours à la Protection civile, «54 personnes ont été sauvées d'une mort certaine (…) La Protection civile a mobilisé 40 000 hommes depuis 4 jours. Nous avons procédé à une réquisition générale à travers le territoire national. L'Armée nationale s'est impliquée à travers ses unités de génie pour dégager les routes et prendre en charge les populations. La neige freine un peu l'arrivée des secours. Des équipes sont chargées d'apporter secours, notamment aux malades», a déclaré ce responsable. Concernant les malades, le colonel Mohamed Khelaf, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, a cité les dialysés qui sont bloqués chez eux. Il a affirmé que les éléments de la Protection civile «font tout pour aller les chercher même à dos de mulets parce qu'il s'agit de personnes dans le besoin de se faire dialyser». «Il y a des priorités pour les secours. Malheureusement, nous ne pouvons pas répondre à toutes les sollicitations parce que la neige est sur des milliers de kilomètres. A titre d'exemple, il y a 1 500 villages dans les montagnes. Même la plus grande armée du monde ne peut pas satisfaire tous les besoins. Des fonctionnaires n'ont pas rejoint leurs foyers depuis quatre jours», a-t-il précisé.