Après la guerre froide, vient la coexistence pacifique : il y a donc moins d'hostilité entre les deux camps qui cherchent un modus vivendi. Les journaux soviétiques commencent à rapporter des observations d'objets volants et surtout à les prendre au sérieux. Plus question d'invectives contre les témoins. Mais il va rester comme une suspicion autour du phénomène car, les ovnis créent une sorte de climat mystique qui fait craindre aux communistes, durs et purs, un retour de la religion. Cette crainte est particulièrement grande au Kazakhstan où de nombreuses observations ont été faites : ici, la religion musulmane n'a pas été éliminée par près de cinquante ans de communisme et on redoute que les religieux n'exploitent le phénomène pour influencer les foules. Mais les choses vont changer, en une décennie et, le 18 octobre 1967, le gouvernement soviétique crée, par décret, la Commission permanente cosmonautique de l'URSS, chargée de l'étude des rapports d'observations d'objets volants non identifiés. Des militaires mais aussi des scientifiques sont nommés à cette commission ainsi que le professeur Alexandre P. Kazantsev, membre de l'Académie des sciences de l'URSS, connu pour ses romans de science-fiction. Au cours d'une émission télévisée, le président de la commission, le général Stolyérov, présente une série de photographies représentant des ovnis. En fait, si les autorités soviétiques ont décidé de s'intéresser au phénomène, c'est qu'ici aussi, après avoir été longtemps nié, il commence à prendre de l'ampleur. Et les militaires, comme les politiques et le grand public, s'y intéressent de près.