Colère Débarrassé du droit de réserve, Boualem Charef, l?ex-entraîneur adjoint de l?équipe nationale lors de la dernière CAN 2004, est déterminé à se défendre. Comme déjà rappelé il y a quelques semaines au retour de l?équipe nationale de Sousse, Boualem Charef avait, dès l?annonce de son limogeage, constitué un avocat pour défendre ses intérêts contre ce qu?il considère comme un licenciement abusif de la part de son employeur, c?est-à-dire la FAF. Charef a déjà saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) comme l?a fait avant lui Rabah Madjer lorsqu?il avait été limogé de son poste de sélectionneur national au lendemain du match face à la Belgique en mai 2002. L?ex-vedette du FC Porto et des Verts avait, rappelons-le, eu gain de cause et la FAF s?est retrouvée obligée de lui payer la somme de presque un milliard de centimes d?arriérés de salaire jusqu?à l?expiration de son contrat. Qu?en sera-t-il avec Charef ? Charef est même prêt à internationaliser l?affaire en saisissant la Fifa au cas où le TAS ne le réhabiliterait pas aux yeux de l?opinion, car ce n?est pas vraiment l?argent qui motive sa démarche, mais c?est cette façon de traiter les cadres algériens qui se sont sacrifiés et ont donné le maximum pour l?intérêt du football national. Pour ceux qui ont peut-être la mémoire courte, la FAF n?en est pas à sa première affaire de «limogeage» abusif ou forcé puisque l?ex-DTN, Abdelhamid Zouba, et ses collaborateurs avaient claqué la porte de la FAF après le départ de Bouaratta, le sélectionneur des moins de 15 ans. Aujourd?hui, c?est Charef qui doit débarrasser le plancher. Mais ce dernier n?est pas décidé à le faire avant de régler certains comptes. Dans une conférence de presse animée en ce début de semaine, Charef est revenu avec force détails sur les péripéties qui ont amené la FAF, plus précisément Saâdane et Khelaïfia, à lui demander de démissionner. Il a également saisi cette opportunité pour mettre à nu certains dysfonctionnements et toutes ses affaires d?indiscipline et autres qui ont empoisonné, en sourdine, la vie de la sélection. Mais que reproche-t-on exactement à Charef ? Sa rigueur et son esprit intransigeant sont, paraît-il, un frein au retour de certains joueurs en EN. Il aurait manqué de respect à Khelaïfia, membre de la FAF et chef de délégation lors de la dernière CAN, il aurait été aussi à l?origine de conflits avec quelques joueurs pros, notamment Belmadi et enfin on lui reproche un manque de résultats. Or, sur ce dernier point, Charef n?était pas, à ce que l?on sache, le seul maître à bord au niveau de la sélection, mais il était l?adjoint de Saâdane au même titre que Cheradi. La FAF a toute latitude de l?écarter de son poste d?adjoint, mais pas de la DTN, dont il est toujours membre et signataire d?un contrat jusqu?à 2005. En fait, Charef dénonce l?attitude des responsables de la FAF qui, dès le retour de Tunisie, lui ont cherché des noises en le «bombardant» de questionnaires, en demandant à Saâdane, à Pauwels, à Cheniouni et à Nemr de faire des rapports sur lui. Selon lui, la FAF ne s?est pas arrêtée là, puisqu?elle a voulu même fouiner dans son passé à l?Ists pour le descendre. Charef n?a pas raté l?occasion de revenir sur l?incident de Sousse entre le président de la FAF et la presse sportive nationale à la suite des informations de son limogeage à l?issue de la CAN qui se sont finalement révélées vraies, mais que la FAF a tout fait pour contrer et appelé à la déstabilisation. Les histoires de primes, de leadership au sein de l?équipe, le rôle de la cellule de communication parallèle installée par la FAF, les cas Mezaïr et autres Mansouri, Kraouche et Cherrad n?ont pas été oubliés par Charef qui semble avoir vraiment déclaré la guerre à son ex-employeur, la FAF.