Cette affaire a pris une très grosse ampleur ici à Sousse. Il semblerait que la FAF ait produit un communiqué jeudi après-midi pour apporter un démenti à certaines informations diffusées à partir de Sousse par quelques-uns de nos confrères au sujet de l'équipe nationale de football. Une information est surtout cernée, une autre faisant état de divergences dans le groupe de joueurs ayant été confirmée par le staff technique de l'EN lors de la conférence de presse qu'il a donnée jeudi matin. L'information dont il est question parle de l'éventualité d'un limogeage de Boualem Charef et de Rachid Cheradi. En fait, elle aurait été donnée à Alger même par la télévision nationale, mercredi soir, au moment où le Maroc et l'Afrique du Sud s'affrontaient au stade de Sousse. A la fin de ce match, nous nous sommes rapprochés du président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua, qui nous a indiqué que ce n'était là que mensonge. Le responsable du football algérien est d'ailleurs entré dans une grosse colère nous faisant savoir que l'EN avait besoin de sérénité et de calme et que de telles insinuations tendaient à la perturber. Le lendemain, c'est-à-dire jeudi, certains organes de la presse écrite ont reproduit l'information donnée la veille par l'ENTV. Quelques heures plus tard, lors de sa conférence de presse, le staff technique a eu à répondre sur la question. La réponse vint de Charef qui indiqua que lui et ses collègues avaient la confiance de la fédération et qu'ils accompliraient leur mission jusqu'au bout. L'intéressé semblait plus que blindé car chez les journalistes algériens le bruit a vite couru qu'au pays l'affaire avait été tellement prise au sérieux que de hauts responsables de l'Etat ont pris leur téléphone pour assurer le staff technique de l'EN de leur soutien et lui dire qu'il pouvait continuer à travailler sans aucune crainte pour son avenir. Toute cette histoire paraît relever de l'irréel. Au moment où une équipe réalise des exploits et se prépare à disputer un important quart de finale de CAN, la voilç qui est soumise aux feux de l'actualité dans un sens négatif, du moins à l'opposé de la sérénité qui est recherchée dans une telle circonstance. Comment peut-on parler du départ du staff technique alors que, dans l'absolu, il n'a pas échoué puisqu'il vient de qualifier l'EN aux quarts de finale de la CAN, un résultat sur lequel on était à cent lieues de miser avant le début de la compétition? Du reste, Sâadane n'avait pas fait de mystère sur son départ après la CAN. Il avait bien affirmé, avant de venir en Tunisie, qu'après la compétition africaine il retournerait à la DTN et qu'il laisserait en poste Charef et Cheradi, qui avaient signé un contrat de 3 ans avec la FAF, pour épauler le futur entraîneur national qui serait, à coup sûr, un étranger. Or, aujourd'hui, c'est du départ de ces deux derniers qu'il est question. D'où est partie l'information? M.Raouaraoua fait part de sa surprise. Pourtant, il devrait savoir que les confrères qui l'ont donnée ne l'ont pas inventée. Il y a une gestion de l'information autour de l'EN qui est défaillante, ceci est incontestable. A force de jeter un voile d'opacité sur la sélection nationale, on provoque l'irréparable. Le journaliste court après le scoop. La moindre bribe d'information lui est utile et il peut la façonner à sa façon. Le «peut-être» à la source se transforme en «certain» au 2e ou au 3e degré de l'échelle de répercussion de l'information. Si quelqu'un a, seulement, insinué que Charef et Cheradi vont partir, il s'aperçoit des remous que cela a entraînés. «Pierre qui roule n'amasse pas mousse», dit l'adage. Ici c'est un petit raz-de-marée qu'elle a provoqué.