Le problème du football algérien ne réside pas dans la nomination d'un nouveau coach national. Quel avenir pour le staff technique de l'équipe nationale de football ? Cette question risque de se poser dans les jours voire dans les semaines à venir une fois que se dissiperont les retombées de la CAN 2004. Avant le début de celle-ci, l'entraîneur national, Rabah Sâadane, avait annoncé qu'il arrêterait sa mission à l'issue de la compétition africaine pour retourner à la direction technique nationale mais il avait tenu à préciser que ses deux adjoints, Charef et Cheradi, continueraient à travailler dans cette sélection du fait du contrat qui les liait, en ce sens, à la fédération algérienne de football. A la fin du premier tour de la CAN il a été fait état d'une probable mise à la disposition des EN de jeunes des deux adjoints de Sâadane, ce qui signifiait, en quelque sorte, leur limogeage puisque ceci était assimilé à une dévalorisation de leur renommée. L'information était partie de Sousse, immédiatement après la défaite de l'EN face au Zimbabwe et se voulait être une réponse logique au fait que l'EN avait non seulement mal joué mais aussi joué avec le feu puisqu'elle avait failli perdre une qualification aux quarts de finale qui lui tendait les bras. Or la fédération, par le biais de sa commission presse, n'avait pas mis beaucoup de temps pour réagir accusant les envoyés spéciaux de la presse algérienne de fabuler et d'inventer des informations. Le fait était que l'information sur le limogeage des deux adjoints avait bien été évoquée mais pas de manière officielle. A partir de là, rien ne pouvait empêcher les journalistes présents à Sousse de s'en saisir et d'en faire l'usage qu'elle entendait. Nous avions ici même parlé du système défaillant en matière d'information fait autour de l'EN. Le problème est que celui qui a parlé en premier ne savait pas que les évènements allaient prendre une mauvaise tournure d'autant que l'équipe nationale se préparait à rencontrer son homologue du Maroc. Et pourquoi le dire alors qu'il était connu que Charef et Cheradi disposaient d'un contrat qui court jusqu'en 2006? La FAF allait-elle s'amuser à rompre un contrat au risque d'avoir à payer rubis sur l'ongle tous les émoluments des deux concernés? Après l'épisode Madjer pour lequel elle est tenue de verser une somme colossale, on la voit mal tomber dans le piège de la précipitation et se mettre à dos les deux entraîneurs adjoints de Sâadane. Il y a que celui-ci va retourner à la DTN et qu'il va falloir songer à son remplacement. Le président de la FAF, avant le match contre le Maroc, nous avait fait part de l'éventualité de demander à l'intéressé de poursuivre sa mission à la tête de l'EN. Dans une interview qu'il nous avait accordée juste avant le retour au pays de la sélection nationale, celui-ci nous avait répondu que rien n'était impossible mais que pour le moment son esprit n'était plus porté sur l'EN. Dimanche dernier nous avons pu rencontrer M.Raouraoua à l'aéroport de Tunis et il nous a indiqué que la meilleure solution consistait en ce que Sâadane retourne à la DTN «où l'attend un travail gigantesque», a-t-il ajouté. Il paraît donc incontournable que le futur sélectionneur national sera un étranger tout en sachant que cette nomination ne sera pas une fin en soi car le gros problème de notre football se situe non pas dans son équipe nationale, qui n'en est que l'aboutissement, mais dans sa restructuration. Restera, donc, à savoir si le futur élu acceptera ou non de travailler avec Charef et Cheradi. Apparemment la FAF a précipité les choses en désignant deux adjoints avant le titulaire du poste principal. Et si le nouvel arrivant apporte dans ses bagages quelqu'un de ses connaissances, on voit d'ici le supplément d'argent que la FAF aura à débourser étant entendu que les deux adjoints algériens ne bossent pas pour des prunes.