Objectif - «Les haut et très haut débits se posent en termes : d'''être ou ne pas être'' pour toutes les nations et l'Algérie compte bien en faire partie.» C'est en ces termes shakespeariens que le ministre de la Poste et des Technologies de l'information, Moussa Benhamadi, a tenu à ouvrir la cérémonie relative à l'installation de la Commission nationale de large bande (haut et très haut débits) composée de 8 ministères, des 3 opérateurs de téléphonie mobile (Djezzy, Mobilis et Nedjma), de représentants de fournisseurs d'internet (ISP) ainsi que d'un représentant de l'Union internationale des télécommunications (UIT). Il mettra en exergue les efforts que déploie l'Algérie afin de faire en sorte que cette technologie soit accessible à tout le territoire national. «Cette commission aura pour charge de promouvoir et de développer cette technologie, mais aussi et surtout de mettre en œuvre un plan d'action pour se pencher sur la bande passante et l'extension du réseau Internet, notamment dans les zones rurales», a-t-il déclaré. Un plan d'action avec l'ambition d'augmenter ses capacités d'interconnexion avec l'Europe de 100 gigas /seconde d'ici à 2014. «Notre objectif est d'atteindre un coût raisonnable qui puisse être à la hauteur des attentes des clients», annoncera-t-il. Le ministre ajoutera que «l'ambition n'est pas seulement l'extension du réseau, mais aussi et surtout de garantir une meilleure, efficacité du très haut débit». Il mettra en avant que seule la fibre optique sera en mesure de rehausser les capacités d'interconnexion du très haut débit mais que des dispositions réglementaires adaptées devaient être mises en place à cet effet. Plusieurs projets seront touchés par l'impact de l'extension de la bande passante. Il s'agit du service universel pour les régions éloignées et le projet de la 3e Génération (3G) qui ne pourra que bénéficier des nouvelles capacités de cette extension. Outre cet aspect, et fort de l'appui de l'Etat dans ce sens, soulignera-t-il, le ministre appellera à l'issue de cette cérémonie à la mutualisation des moyens mobilisés par les différents secteurs du pays. Il dira en substance que l'Algérie dispose d'un vaste territoire qu'il faut desservir par des infrastructures. Le développement de ces infrastructures requiert le concours de tout un ensemble d'intervenants au niveau central et local et qu'il est nécessaire de coordonner les apports de tout un chacun, pouvoirs publics, opérateurs et autres acteurs économiques activant dans le secteur pour une meilleure planification des programmes à mener afin d'offrir des accès à la portée de tous. «Cette technologie est aussi indispensable que l'énergie ou l'eau», lancera-t-il. Pour sa part, le secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT), Hamadoun Touré, a adressé un message, via une visio-conférence, projeté lors de cette cérémonie qui s'est déroulée au CERIST, dans laquelle il félicitera «l'ingéniosité des Algériens» et les efforts qui sont déployés par l'Algérie aux fins de promouvoir cette technologie en soulignant que l'Afrique restait l'un des continents où le prix des bandes passantes était le plus élevé. La 3 G sans Djezzy ? «La technologie de 3e Génération (3G) de la téléphonie mobile peut parfaitement se faire sans l'opérateur Djezzy.» C'est ce qu'a affirmé, en marge de la cérémonie d'installation de la Commission nationale de large bande (haut et très haut débits), le ministre de la Poste et des Technologies de l'information. «Si la situation de Djezzy ne s'améliore pas, nous serons dans l'obligation d'envisager la question sans lui, en outre, il est parfaitement envisageable de lancer cette technologie avec les deux autres opérateurs, à savoir : les opérateurs Mobilis et Nedjma. Nous pensons aux 16 millions d'abonnés Djezzy mais nous nous devons aussi de penser aux abonnés des deux autres opérateurs», a-t-il précisé. «Avantages indiscutables» chiffrés. Au titre de son intervention, Moussa Benhamadi a tenu à développer en chiffres les tenants et les aboutissants de la démarche. Il arguera notamment que la productivité du travail augmente de 5% dans le secteur de la production et de 10% dans le secteur des services dans les entreprises qui adoptent le haut débit. Il ajoutera que «Chaque accroissement de 10% du taux de pénétration du haut débit se traduit par une hausse du PIB de 1,3% en moyenne», d'où l'importance et la nécessité de recourir à cette technologie majeure et fondamentale en termes d'investissements, de création d'emplois et de son impact direct sur l'économie.