Acte - Soixante milliards de dinars ont été accordés par le gouvernement pour restaurer la Casbah. Khalida Toumi, ministre de la Culture, a annoncé, lors d'une conférence au siège de la Fondation Casbah, l'entrée en phase d'application de ce plan d'action. C'est dans ce sens qu'elle a déclaré que soixante milliards de dinars ont été débloqués par le gouvernement pour prendre en charge la restauration et la mise en valeur de ce lieu historique, mémoire de la ville d'Alger. Rappelons que le décret exécutif portant adoption finale du plan permanent du secteur sauvegardé de la Casbah d'Alger a été approuvé et adopté par le gouvernement le 22 février, soit la veille de la célébration de la Journée nationale de la Casbah, érigée en site sauvegardé. «Nous avons demandé au gouvernement une enveloppe budgétaire de soixante milliards de dinars pour la restauration de la Casbah d'Alger», a-t-elle dit. S'exprimant sur le plan permanent de sauvegarde de la Casbah, la ministre de la Culture dira : «Ce plan est une préoccupation à la fois de l'Etat et de la société civile. Cela concerne les deux parties.» Autrement dit, il est important qu'il y ait «une concentration des efforts», «une bonne coordination» entre les pouvoirs publics, la société civile et les mouvements associatifs, et ce, en vue de partager les connaissances pour que chaque acteur puisse remplir son rôle dans l'application de ce plan. «Car nous avons un même but : la sauvegarde de la Casbah», a-t-elle dit. Elle a, ensuite, expliqué que l'application de ce plan exige une rigueur dans le travail et un savoir-faire en matière d'expérience.«Il faut être crédible et efficace, les deux commencent par la rigueur», souligne-t-elle, et de poursuivre : «Pour appliquer le plan permanent de sauvegarde de la Casbah, il faut une équipe : architectes, archéologues et juristes. Il faut aussi de l'argent.» D'où d'ailleurs le budget accordé par le gouvernement pour restaurer ce noyau historique, même si le budget s'avère dérisoire par rapport aux besoins de restauration et de mise en valeur de ce site. Notons qu'une équipe composée d'architectes, archéologues et juristes, est installée à la citadelle d'Alger pour l'application du plan de sauvegarde de la Casbah d'Alger, en attendant la nomination du directeur de l'Agence nationale des secteurs sauvegardés, a ajouté la ministre. L'Agence nationale des secteurs sauvegardés, chargée de mettre en œuvre l'ensemble des plans de sauvegarde et de mise en valeur de vingt secteurs patrimoniaux à travers l'Algérie a été créée par décret en janvier 2011. - La ministre de la Culture a insisté sur la nécessité d'appliquer ce plan. «Avec ce plan de sauvegarde qui constitue le seul instrument qui va nous permettre de gérer la Casbah, de la restaurer, de la reconstruire et donc de la remettre en valeur, il est temps que l'Algérie forme des architectes qualifiés dans la protection du patrimoine, toutes spécialités confondues», a-t-elle dit. «Nous avons tous intérêt à veiller au bon déroulement de l'application de ce plan, donc à ce que la Casbah soit conservée et protégée», a-t-elle poursuivi. Khalida Toumi a, en outre, rappelé que le plan spécial Casbah d'Alger représentait le premier plan adopté du genre, parmi les vingt plans dont ceux concernant la Médina de Constantine, les casbah de Béjaïa, Dellys, la Q'ciba de Cherchell, ainsi que les ksour du Sud algérien. «La réussite de notre avenir dépend de la réussite de notre premier exercice, celui de la sauvegarde de la Casbah», a-t-elle déclaré. La ministre de la Culture appelle dans ce sens à ce que les médias s'impliquent davantage dans l'exercice du plan permanent de sauvegarde de la Casbah. «Nous avons besoin des médias qui ont un rôle clé à jouer dans cette entreprise, non seulement pour sensibiliser le citoyen sur la préservation du site historique, mais aussi agir comme un œil vigilent, c'est-à-dire interpeller, alerter.» Et d'abonder : «Il faut être conscient du rôle que chacune des parties (Etat, société civile et médias) doit jouer.» Et d'ajouter : «Il faut que tous s'unissent autour d'un même objectif : sauvegarder la Casbah.» Ainsi, l'Etat, comme la société civile, auxquels s'ajoutent les médias, tous doivent fusionner en parfaite harmonie, et, du coup, œuvrer en étroite collaboration pour la réussite du plan.