Un spectacle inespéré s'est tenu à Tamanrasset durant le festival international des arts de l'Ahaggar et où un espace Imzad était animé sous une Ahakit (tente targuie) par Shtima Bouzad, son frère et deux Messas n'Imzad (jeunes joueuses d'Imzad) nouvellement formées ainsi que par une artiste malienne. Ce patrimoine immatériel poétique et musical fait l'objet aujourd'hui d'une opération d'inventorisation, d'enregistrement et de traduction par l'Opna dans le cadre de la préparation des dossiers de classification à l'Unesco. Par ailleurs, le jeu de l'Imzad possède un caractère très intime et très familial tant «on ne doit pas le présenter sur une grande scène, mais à préserver dans son environnement naturel», explique M. Farid Ighilahriz, commissaire du festival international des arts de l'Ahaggar. De ce fait l'enseignement de l'Imzad, «un art très profond et fragile, devrait lui aussi se faire dans un milieu propice à la pratique de l'Imzad afin de ne pas dénaturer les caractéristiques de ce legs millénaire. Il faut aussi éviter de lui donner une quelconque connotation commerciale ou professionnelle» conseille ce cadre. Avec l'aide de son frère, Shtima commence aussi l'initiation des hommes à la poésie qui accompagne le jeu de l'Imzad et qui représente dans le milieu familial une école de la vie. Aujourd'hui, les artistes comme Shtima Bouzad sont reconnus comme détenteurs du patrimoine immatériel de la région de l'Ahaggar. L'Opna accorde à ces musiciens le statut de «personne ressource», ce qui implique le transcription écrite, audio et vidéo de tout le legs que ces personnes peuvent transmettre.