Résumé de la 3e partie - Ghania et Souad sont persécutées par leur marâtre. Leur père, sous la coupe de sa femme, ne fait rien pour les protéger. Le père est rentré depuis un moment mais les deux jeunes filles sont restées prudemment dans la cour. A ce moment même, sa femme doit être en train de le remonter contre elles. N'a–t-elle pas menacé, ce matin, de les faire gronder, sous prétexte qu'elle ne lui obéissent pas et qu'elles ne s'acquittent pas des tâches qu'elle leur confie ? — Ghania ! C'est la voix de Slimane et, apparemment il ne semble pas conciliant. Comme la jeune fille hésite, sa sœur la pousse du bras ; — Vas-y, il t'appelle ! — J'ai peur, dit la jeune fille ; — Il vaut mieux que tu y ailles, autrement, il se mettra en colère. Ghania, en tremblant donc, va dans la maison. Son père, flanqué de sa belle-mère, est assis sur le canapé. — Oui, père, dit-elle, en évitant de lever les yeux. — Ma fille, commence Slimane, je t'ai appelée pour une affaire importante ; Ghania, étonnée par le ton, plutôt inhabituel, lève les yeux. Il ne l'a donc pas appelée, pour la gronder. Mais s'il ne s'agit pas de la gronder, pourquoi l'appelle-t-il ? Et puis, que fait là sa belle-mère ? — Ma fille, continue Slimane, tu es grande maintenant, il est temps maintenant de te marier… surtout s'il y a un prétendant intéressant qui se présente ! Ghania rougit aussitôt, puis elle pâlit. C'est donc pour cela qu'il l'a appelée : il veut accorder sa main ! Mais à qui ? Comme devinant sa pensée, Slimane répond : — C'est le cheikh Omar qui demande ta main… Cheikh Omar, c'est le gros bourgeois du village. Il a perdu sa femme, il a plusieurs enfants dont un fils qui n'est pas marié. Ghania pense aussitôt à ce fils, un beau garçon qu'elle a croisé à plusieurs reprises en se rendant à la fontaine. — Tu m'entends ? dit Slimane. — Oui, père. Elle tient toujours la tête baissée. — Donc, je répète, cheikh Omar a demandé ta main… Comme s'il craignait qu'il n' y ait une équivoque, il ajoute aussitôt : — Pour lui bien sûr ! La jeune fille manque de se trouver mal. Elle lève la tête vers son père. — Quoi ! — Je sais, dit Slimane, il est déjà d'un certain âge, il a des enfants qui sont plus âgés que toi mais il a le grand avantage d'être riche ! Immensément riche ! (Slimane se caresse la barbe, rêveur) Pense à la vie que tu mèneras, pense aussi à tous les avantages que notre famille tirera d'une telle alliance. Il sourit : — Et quand ton frère grandira, il lui trouvera un poste intéressant ! Alors, ma fille, que dis-tu de ma proposition de te marier à lui. (A suivre...)