Constat - Les associations de protection du consommateur sont pratiquement inexistantes en Algérie. Les quelques unes qui activent communiquent mal. L'Algérien mange n'importe quoi et achète n'importe où. C'est le constat fait, hier, lors d'une rencontre organisée par le forum d'El Moudjahid. «Il y a un manque de culture de consommation. C'est un constat, et personne en peut me contredire : l'Algérien ne sait pas consommer, il consomme anarchiquement. On avait fait un petit sondage, car il n'y a aucune statistique ou étude concernant ce sujet, qui est pourtant vital. Les résultats actuels, concernant un échantillon à Oran, font ressortir que les jeunes de 18 à 35 ans ont une certaine culture de consommation, ce qui donne énormément d'espoir. Par contre, concernant la tranche de 35 ans et plus, elle consomme anarchiquement. Et c'est un petit peu les mêmes résultats à Alger» note Hacène Menouar, membre de la fédération algérienne des consommateurs, en marge de cette rencontre. «Au lieu d'interdire la vente de produits de large consommation au niveau des trottoirs, on doit faire un travail pour sensibiliser le consommateur à ne pas en acheter. Si le citoyen algérien avait une certaine culture de consommation, il n'aurait pas acheté les produits qui se vendent sur les trottoirs, et ainsi ce genre de commerce informel n'existera plus. Si les Algériens n'achètent pas les produits contrefaits, les importateurs n'en importeront plus. C'est là où le déficit est criant» a-t-il expliqué. Le président de la dite fédération, M. Zaki Hariz, a, quant à lui, relevé que l'Algérie accuse un énorme retard par rapport à ses voisins, notamment tunisiens. «Nous sommes en retard. Nos voisins tunisiens ont une longueur d'avance dans ce domaine, notamment en matière de formation, et aussi en nombre d'associations de protection du consommateur. En Algérie, nous avons encore du mal à organiser l'activité associative pour la protection du consommateur». Dans le même ordre d'idées, M. Mustapha Zebdi, président de l'association de protection et d'orientation du consommateur de la wilaya d'Alger (Apoce), estime qu'il y a un grand vide, notamment sur Alger, qui est pourtant la capitale. «A Alger, il n'y en avait aucune. C'est pour cette raison que nous avons créé cette association pour justement combler ce vide. On fait de notre mieux pour sensibiliser les consommateurs. Notre stratégie consiste à se rapprocher du consommateur, à communiquer avec lui car, actuellement, il ne nous fait pas confiance et certains citoyens ne savent même qu'on existe» souligne notre interlocuteur. Interrogé à propos du manque d'hygiène au niveau des restaurants collectifs de la capitale, M. Zebdi nous a fait savoir que son association n'est pas autorisée à accéder au niveau des restaurants collectifs. «On n'a pas été autorisés à accéder aux restaurants collectifs, c'est-à-dire ceux des centres de formation, des hôpitaux, des écoles, et des universités.» Bientôt un numéro vert Le 30 00, un numéro vert qui permettra aux consommateurs de faire part de leurs doléances, sera activé à partir du 20 mars, pour les abonnés de l'opérateur public Mobilis, selon le président de la fédération algérienne du consommateur. «Pour le moment, ce numéro vert existe, mais il n'est pas activé. On attend que cela se fasse en collaboration avec les opérateurs de téléphonie mobile qui vont nous fournir des puces. Mobilis nous a confirmé qu'il sera activé le 20 mars, on attend réponse des autres opérateurs.»