Curieusement, plusieurs localités du pays ont été, en cette fin de semaine, le théâtre de plusieurs incidents frisant l?émeute, sinon la révolte pure et simple. Ainsi, Baraki, Ouargla et El-Oued ont renoué avec les expressions de colère. A Baraki, c?est l?évacuation des habitants d?une cité populaire, vue par les autorités locales comme présentant un danger pour ses locataires, qui a failli mettre le feu aux poudres. En revanche, à Ouargla, ce sont les chômeurs qui ont, une nouvelle fois, pris possession de la rue pour protester contre la non-application, sur le terrain, des mesures décrétées par le Chef du gouvernement et les engagements du président de la République pour trouver des solutions aux problèmes du chômage qui touchent une frange importante des jeunes de la région. Un début d?émeute y a même éclaté brutalement et a été rapidement endigué par d?importantes forces de police déployées sur place. A El-Oued, plus exactement dans la commune de Taghzout, les habitants ont carrément coupé la RN 48 en signe de protestation contre la mort d?un jeune, écrasé par un véhicule qui, apparemment, n?a pas respecté la vitesse autorisée sur une route dont on venait justement de supprimer les ralentisseurs (dos d?âne), à l?occasion de la récente visite du chef de l?Etat dans cette wilaya. Comme on le voit donc, il suffit d?un rien (action ou inaction mal comprise par les administrés) pour que ces derniers, qui ploient sous le poids de la misère et des problèmes sociaux, occupent la rue afin de protester contre leur triste sort. Non traitée à temps, cette effervescence sociale pourrait devenir rapidement une véritable lame de fond avec tous les risques qu?elle pourrait entraîner.