Résumé de la 15e partie - Ghania et Souad s'enfuient de chez elles et, après un long et pénible voyage, elles se retrouvent dans la grande ville… Elles passent donc la nuit à la belle étoile. Comme c'est déjà la belle saison, elles n'ont pas à souffrir du froid. Elle ne souffrent pas non plus des vagabonds qui, eux aussi, sont dans la rue. Au matin, Ghania va chercher des cafés au lait et des croissants. C'est la première fois qu'elle entre dans un café et cela lui plaît beaucoup. Après ce premier petit-déjeuner dans la ville, Souad dit à sa sœur, enthousiaste : — Maintenant, nous allons chercher nos oncles ! Mais elle n'a pas leur adresse, en fait, elle n'est même pas sûr qu'ils soient dans la ville. Voilà si longtemps qu'ils sont partis, sans donner signe de vie. Souad arrête les gens, leur demande ingénument s'ils savent où habitent ses oncles. On se rit d'elle, on les plaisante et certains leur disent, gentiment, de retourner à la campagne. — Comment savent-ils qu'on vient de la campagne ? demande Ghania, surprise. — Ce sont des idiots ! dit Souad. — Et nos oncles ? — On va continuer à les chercher ! On finira par les trouver ! Cette ville n'est pas aussi grande qu'on l'imagine. — C'est plus grand que notre village quand même ! — Oui, bien sûr, mais pas au point de ne pas retrouver nos oncles ! Cherchons encore ! Ils doivent bien habiter quelque part ! Elles cherchent, mangent des bouts de galettes et des figues qu'elles ont ramenés de chez elles, boivent aux sources publiques et se retrouvent, à la nuit tombée, au même point que la veille. — Où allons-nous dormir ? demande Ghania, inquiète. — Comme hier, dit Souad. — Et cela va durer jusqu'à quand ? — Jusqu'au au jour où nous trouverons nos oncles ! — Et si on ne les retrouve pas ? — Pourquoi veux-tu qu'on ne les retrouve pas ? Allons, sois plus positive ! Débarrasse-toi de tes craintes et de tes angoisses ! La vie n'est-elle pas belle, loin de cette affreuse belle-mère et de ce père tyrannique ! Comme Ghania ne répond pas, Souad lui donne une tape amicale à l'épaule. — J'espère que tu ne regrettes pas d'être partie ? — Non, dit Ghania ! — Alors ne prend plus cet air désolé ! Souris ! La jeune fille sourit. — C'es comme ça que je t'aime, dit Ghania. Tu es très jolie ! Et elle ajoute, en soupirant. — Et dire que père te destinait à cet affreux vieillard ! (A suivre...)