Ce ne sont ni des rubis, ni des saphirs, ni des émeraudes, mais des pièces intégralement fabriquées en or, colorées grâce à une technique développée en Colombie, grand producteur de ce métal précieux. L'idée, née il y a trois ans dans l'esprit d'un groupe d'ingénieurs de l'université de la province d'Antoquia à Medellin, où se trouvent les principaux gisements dans le nord-ouest du pays, était d'apporter à l'or une valeur ajoutée. Cette même année, ses exportations d'or ont augmenté de 31,4% en valeur pour atteindre 2,8 milliards de dollars, selon les chiffres officiels. Jusqu'à présent, de premières expériences pour créer de l'or «bleu» avaient déjà été tentées en Italie, selon les chercheurs colombiens. Leur technique consiste à soumettre des échantillons d'or de 24 carats mélangés avec 20% d'autres métaux, à un procédé thermique de huit à dix heures dans des fours spéciaux. Après refroidissement, le matériau obtenu, dont la couleur a radicalement changé, est poli afin de prendre l'apparence d'une pierre précieuse, et recouvert d'une résine, puis monté sur une bague, une broche ou un pendentif. La couleur du nouveau bijou peut s'étendre sur une vaste gamme allant du blanc jusqu'au bleu, en passant par le jaune intense, le vert, le violet, quand il ne prend pas une teinte café ou fuschia.