Le mot football semble de plus en plus perdre sa noblesse. La violence est en train de prendre le dessus. Hier, Alger a vécu une journée… puis une soirée, cauchemardesques. Ce qui s'est passé au stade du 5-Juillet dépasse tout entendement. Pour la première fois, la retransmission d'un match de foot a été interrompue. La raison rime avec l'absurde : des énergumènes ont jeté la caméra du haut des gradins ! Rares sont les matches qui se déroulent dans la sérénité et sécurité les plus totales. Hier soir, le derby USMH-USMA, censé être la grande fête des quarts de finale de Dame Coupe, s'est transformé à un «carnage». Des affrontements en tout genre entre les deux galeries ont éclaté avant, pendant et après la rencontre. Même les médias n'ont pas été épargnés, à l'image des techniciens de l'ENTV, lesquels ont vécu une soirée cauchemardesque. En effet, et après avoir saccagé plusieurs sièges et réussi à prendre le dessus sur les services de l'ordre, des supporters harrachis, visiblement ayant soif d'actes de vandalisme, s'en sont pris aux caméramans de l'ENTV, dont une caméra HD, a été arrachée pour être jetée ensuite sur la main courante, alors qu'une deuxième a été mise en pièce. Une situation qui a obligé les techniciens sur place de la télévision à couper la retransmission de la rencontre sur le petit écran dès le coup de sifflet final de la première période. Toutefois, et même si la réaction desdits techniciens de plier bagages et rentrer chez eux, était légitime face à une situation qui frôle le catastrophique, il n'en demeure pas moins que, par droit d'informer, les téléspectateurs se devaient d'être mis au courant, sur le champ, du réel motif de cette interruption, comme cela se faisait par le passé. Or, cela n'a pas été le cas et l'on était, donc, obligé à recourir à d'autres médias et réseaux sociaux pour en savoir plus sur les raisons et l'issue finale de la partie. Bien avant le coup d'envoi de cette rencontre, un pressentiment présageait que quelque chose n'allait pas tourner rond, puisqu'une heure avant, une violente bagarre a éclaté entre les deux galeries, notamment au niveau des tribunes N° 15, 16 et 17. Des échauffourées qui ont duré une trentaine de minutes, surtout face à la passivité des services de l'ordre, qui n'avaient plus le contrôle de la situation entre les mains. Il faut dire, dans ce sens, que le fait que les policiers soient à armes égales avec les supporters a rendu leur tâche de remettre de l'ordre des plus ardues, et le fait que certains supporters aient pris le dessus sur eux dans les affrontements en est la parfaite illustration d'une situation dont les solutions, radicales et adéquates, urgent pour que les stades Algériens puissent retrouver leur ambiance d'antan. Et un peu plus tôt dans la journée, le stade 20-Août de Ruisseau a connu, lui aussi, d'autres scènes de violences, moins intenses, certes, mais qui prouvent, une nouvelle fois que l'on se doit, désormais de penser à remédier à ce fléau qui commence à prendre de l'ampleur. Les représentants des médias ont souffert le martyre face à cette situation, surtout que la tribune qui était censée leur être réservée a été occupée par des intrus qui ont semé la panique tout au long des 90 minutes de la rencontre. Avec ce qui s'est passé au stade 5-Juillet, au stade 20-Août et à celui de Kouba, l'on est en droit de se demander des critères sur lesquelles s'est basée l'instance de Mahfoud Kerbadj pour programmer trois rencontres, de haute tension, dans la même journée dans la capitale.