Combats - Le gouvernement libyen a annoncé hier qu'un accord sur un cessez-le-feu avait été trouvé entre tribus rivales à Sebha, après six jours de combats ayant fait plus de 147 morts et 395 blessés. «Jusqu'à hier (vendredi) soir, nous avons enregistré 147 morts et 395 blessés», a déclaré la ministre de la Santé Fatima al-Hamrouch, affirmant ne pas disposer du bilan des affrontements d'hier, qui auraient fait au moins 16 morts selon des sources locales. Auparavant, le chef du gouvernement de transition, Abdel Rahim al-Kib, avait annoncé qu'un accord sur un cessez-le-feu avait été conclu entre tribus à Sebha dans le sud désertique de la Libye. «Nous annonçons que les efforts de réconciliation ont abouti à un accord pour un cessez-le-feu », a indiqué M. Kib, affirmant que « le calme prévalait maintenant à Sebha» où deux trêves ont déjà été violées. « La situation est actuellement calme et les forces dépendant du ministère de la Défense sécurisent les installations et les zones stratégiques dans la ville, notamment l'aéroport », a déclaré de son côté le chef d'état-major Youssef al-Mangouch au cours d'une conférence de presse conjointe. Hier, les combats avaient repris dans la ville, faisant de nouvelles victimes. « Nous n'avons pas dormi depuis hier (vendredi) soir. Les Toubous ont attaqué Sebha à partir de 03h 00 (01h 00 GMT). Ils ont failli prendre la ville. Tous les habitants ont pris les armes pour se défendre », avait indiqué plus tôt le médecin Abdelrahman Al-Arich, faisant état de huit morts et de 50 blessés parmi les tribus arabes. Adem Al-Tebbaoui, un responsable local des Toubous, a de son côté déploré huit morts. Selon des sources concordantes, des combattants toubous qui avaient été repoussés ces derniers jours de plusieurs kilomètres vers le sud de Sebha, ont mené avant l'aube une contre-offensive, tentant d'entrer dans la ville. Les Toubous sont accusés par les autres tribus de compter dans leurs rangs des combattants étrangers venus notamment du Tchad limitrophe. Mais selon M. Al-Tebbaoui, « les tribus arabes arrêtent des immigrants africains qui travaillent dans la ville et les présentent à la presse comme des combattants Toubous venus de l'étranger ». Vendredi, le dirigeant des Toubous en Libye, Issa Abdelmajid Mansour, a appelé les Nations unies et l'Union européenne à intervenir pour arrêter ce qu'il qualifie de « nettoyage ethnique des Toubous ». Les Toubous accusent les autorités de soutenir les tribus arabes, tandis que celles-ci dénoncent la « pas- sivité » et l' « inaction » du gouvernement, face à une « invasion étrangère », en l'absence d'une armée nationale organisée capable d'imposer l'ordre. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les nouvelles autorités peinent à contrôler les dizaines de brigades d'ex-rebelles ayant combattu les Kadhafistes, qui continuent de faire la loi dans le pays. Plusieurs tribus et habitants de plusieurs régions se sont servis dans l'arsenal militaire hérité de Mouammar Kadhafi, et n'hésitent pas à recourir aux armes au moindre conflit d'intérêts.