Arrestation - L'opération policière a été lancée ce mercredi matin dans plusieurs villes de France dans les milieux islamistes radicaux et dix personnes ont été interpellées. Cette opération vise des personnes susceptibles de s'être rendues en Afghanistan ou au Pakistan ou de vouloir s'y rendre pour mener le jihad. La police est notamment intervenue à Roubaix (nord) et dans les quartiers nord de Marseille (sud). Mais d'autres interventions étaient également en cours dans plusieurs villes du sud de la France, à Carpentras, Valence, Pau et dans le Lot-et-Garonne. «Il n'y a pas d'appartenance à un réseau. Ce sont des individus isolés avec pour la plupart un profil à la Mohamed Merah, le jeune jihadiste autoproclamé se réclamant d'Al-Qaïda qui a assassiné trois parachutistes ainsi que quatre juifs dont trois enfants à Toulouse et Montauban les 11,15 et 19 mars », selon une source policière. Cette nouvelle opération intervient moins d'une semaine après l'interpellation de membres du groupuscule salafiste Forsane Alizza, le 30 mars. Treize d'entre eux ont été mis en examen (inculpés) et neuf ont été écroués. Le leader de Forsane Alizza (Les Cavaliers de la Fierté), Mohamed Achamlane, a été écroué, ainsi que huit autres mis en examen, tandis que les quatre autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils sont tous poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et acquisition, détention et transport d'armes. Certains sont soupçonnés en particulier d'avoir évoqué un «projet intellectuel» d'enlèvement d'un magistrat lyonnais, qui n'avait cependant fait l'objet «d'aucun commencement d'exécution», avait indiqué hier le procureur de Paris. Dans ce contexte sécuritaire tendu dans l'Hexagone, le président-candidat Nicolas Sarkozy a été accusé ce mercredi de mettre en scène des arrestations d'islamistes radicaux, en pleine campagne pour sa réélection. De même, le gouvernement français a donné la plus grande publicité à des expulsions d'imams radicaux ou les refus d'accueillir sur le territoire français des prédicateurs musulmans, comme le très controversé Youssef Al-Qaradaoui. Dès lors, des suspicions d'exploitation politique ont commencé à être avancées par les adversaires de Nicolas Sarkozy, à 18 jours du premier tour de l'élection présidentielle prévue les 22 avril et 6 mai. « Des interventions policières de cet ordre, sous le contrôle de la justice, ne devraient pas se faire, me semble-t-il, sous forme publicitaire, mise en scène », a attaqué le candidat centriste, François Bayrou. François Hollande, toujours donné gagnant au second tour par les sondages, a estimé de son côté que l'Etat aurait «dû» ou «pu, peut-être, faire davantage avant», sans pousser son raisonnement jusqu'à accuser Nicolas Sarkozy de récupération politique en pleine campagne électorale.