Treize islamistes radicaux présumés arrêtés vendredi en France ont été mis en examen (inculpés) pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et neuf ont été écroués, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Ces treize personnes, membres du groupuscule salafiste Forsane Alizza, sont soupçonnés en particulier d'avoir évoqué un «projet intellectuel » d'enlèvement d'un magistrat lyonnais. Une nouvelle opération policière visant les milieux islamistes radicaux a eu lieu mercredi matin dans plusieurs villes de France. Le leader de Forsane Alizza («Les Cavaliers de la Fierté »), Mohamed Achamlane, a été écroué, ainsi que huit autres mis en examen, tandis que les quatre autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils sont tous poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et acquisition, détention et transport d'armes. Certains sont soupçonnés en particulier d'avoir évoqué un «projet intellectuel » d'enlèvement d'un magistrat lyonnais, qui n'avait cependant fait l'objet «d'aucun commencement d'exécution », avait indiqué mardi le procureur de Paris, François Molins. L'annonce de ces mises en examen intervient alors que dix personnes ont été interpellées mercredi à l'aube dans le cadre d'une autre enquête de la section antiterroriste du parquet de Paris. Cette nouvelle opération vise des personnes susceptibles de s'être rendues en Afghanistan ou au Pakistan ou de vouloir s'y rendre pour mener le jihad. «Il n'y a pas d'appartenance à un réseau. Ce sont des individus isolés avec pour la plupart un profil à la Mohamed Merah », le jeune jihadiste autoproclamé se réclamant d'Al-Qaïda qui a assassiné trois parachutistes ainsi que quatre juifs dont trois enfants à Toulouse et Montauban les 11,15 et 19 mars, selon une source policière. Les deux enquêtes ne sont pas liées. Mais le candidat-président Nicolas Sarkozy avait prévenu que les opérations policières dans les milieux islamistes radicaux allaient «continuer », après l'effroi provoqué par les tueries commises à Toulouse et Montauban (sud-ouest) au nom d'Al-Qaïda par Mohamed Merah.