Réaction - Les autorités libyennes ont averti hier mercredi que l'instabilité pourrait entraîner le report des élections de l'Assemblée constituante, prévues en juin prochain. «L'instabilité pourrait influencer la décision d'organiser des élections dans les délais», a déclaré le porte-parole du gouvernement Nasser al-Manaa au cours d'une conférence de presse à Tripoli. Il a souligné tous les ministères travaillaient à ce que les élections puissent se tenir à la date prévue, précisant qu'une décision de report du scrutin était du ressort du Conseil national de transition (CNT) ou de la Commission chargée de préparer les élections. Cette déclaration intervient à l'issue d'un troisième jour d'affrontements dans l'ouest du pays ayant fait, selon lui, 18 morts et 250 blessés près de la frontière tunisienne. M. al-Manaa a exhorté les Libyens à éviter de recourir à la force pour régler leurs différends. « Il n'y a pas de gagnants ou perdants. Tout le monde perdra si les affrontements se poursui- vent», a-t-il dit. En l'espace de dix jours, les violents combats entre factions armées en Libye ont fait plus de 600 victimes (161 morts et 475 blessés) à travers le pays, au moment ou les autorités libyennes avaient fait état d'efforts pour mettre fin au conflit « entre les tribus. Les affrontements les plus violents entre groupes armés ont eu lieu ces dernières 48 heures près de Zouara, située à l'ouest de Tripoli, à une soixantaine de kilomètres des frontières tunisiennes, où le bilan faisait état lundi dernier d'au moins 14 morts et 80 blessés. Ces affrontements sont intervenus après d'autres combats plus meurtriers encore entre tribus rivales à Sebha, capitale du Fezzane située à environ 700 kilomètres au sud de Tripoli. Ils avaient fait la semaine dernière 147 morts et 395 blessés. Les événements tragiques de Sebha ont opposé des membres de la tribu «des Toubous» et des habitants de la ville de Sebha située au sud de la Libye. Mais la presse avait précisé que les Toubous combattaient les Ouled Slimane. Longtemps favorables à l'ancien régime el-Gueddafi, les deux tribus s'affrontent depuis. Les Toubous sont entre autre accusés par les autres tribus de compter dans leurs rangs des combattants étrangers venus notamment du Tchad limitrophe. Une force composée d'ex-rebelles était arrivée mardi, au lendemain des affrontements, de Benghazi pour tenter de s'interposer entre les deux clans, avait indiqué le chef de cette force, le colonel Wanis Boukhmada. En dépit des efforts du gouvernement pour rétablir l'ordre, d'autres foyers d'instabilité sont apparus un peu partout dans le pays. Plus de cinq mois après la chute du régime de Maamar el-Gueddafi, le Conseil national de transition (CNT) au pouvoir peine à asseoir son autorité sur les nombreux groupes tribaux et milices régionales qui ont essaimé pendant la guerre civile en Libye.